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Alpes

Dans plusieurs milieux sportifs, on appelle cela un ‘juge de paix’, autrement dit l’évènement ou l’épreuve qui va mettre d’accord les rivaux et déterminer le vainqueur grâce à ses ultimes capacités. On a l’impression que c’est le rôle que doit (aurait dû?) jouer la chaine de montagnes lors de la 18ème étape de ce Tour de France 2017, avec une arrivée au col de l’Isoard, soit forcément une victoire…au sommet. Eh bien, étymologiquement aussi!

Car on retrouve chaque année dans le parcours de la Grande Boucle les incontournables (à tous les sens du terme) et célèbres sommets enneigés ‘français’ (comme en sont persuadés les Français) ou italiens (comme le sont les Italiens) ou suisses (comme…) (1), mais au fait qu’en est-il de la provenance -linguistique- de ‘Alpes’? Elle est moins lointaine que l’apparition de l’homme dans les vallées (le paléolithique; et je ne vous parle pas du soulèvement des plaques tectoniques) mais presque aussi ancienne que l’évolution des langues dites ‘indo-européennes’ (le bouquet de sons puis de mots qui ont donné naissance à presque tous les parlers asiatiques et occidentaux).

Autrement dit, pour éviter de se perdre dans la nuit des langues et des nations, le son’ alp’ (également sous la forme ‘arm’ ou ‘arp’, parfois) descend non seulement de la montagne mais aussi d’un très ancien ‘idiome’ (une racine commune) transmis par le celte pour ce qui est de notre zone la plus proche, et dont le sens exprime quelque chose de…haut et de blanc (oui, je sais, il n’y a pas beaucoup de risques de se tromper).

Au fil des siècles, on a un peu plus de précisions, que ce soit via les ‘Alpeis’ grecques, ou les ‘Alpès’ latines, dont plusieurs auteurs confirment à la fois la hauteur mais aussi la blancheur de montagnes qualifiées ‘d’aériennes’, non pas parce qu’elles volent mais parce que leurs sommets se perdent dans le ciel et qu’ils étaient évidemment inaccessibles à l’époque (déjà, à moins de 3000m, les Grecs étaient infoutus d’aller déranger les dieux du Mont Olympe, alors, à plus de 4000m…).

S’attache d’ailleurs rapidement à ce mot et à ces lieux l’évocation d’un « monde d’En-Haut » lumineux et donc plus ou moins sacré, notion dont auront d’ailleurs à pâtir, même au 20è siècle, quelques explorateurs européens devant les réticences de populations locales lors d’expéditions dans l’Himalaya! D’autant que cette supposée ‘lumière’, objectivement reflétée par les neiges, est elle-même un fréquent symbole du divin, ce qui nous colle une seconde étymologie, plus récente, celle d’une récupération par les Romains et d’une confusion de ce son ‘alp’ avec l’adjectif latin ‘alb'(us), c’est-à-dire…blanc (donc haut, donc lumineux, donc vierge, donc sacré, vous avez compris).

Nos cyclistes de juillet sont-ils pour autant blancs comme neige? Rappelons quand même au passage que c’est cette racine ‘alb-‘, albus au masculin, alba au féminin (rien à voir avec un film de protection alimentaire) qui est à la base de nombreux noms communs (2) mais aussi de la désormais célèbre et néanmoins perfide ‘Albion’ (3)…Voilà pourquoi on ne saurait nommer ‘alpinistes’ les montagnards de l’Everest (bien que…), pas plus que ceux qui escaladent le Pic du Midi (des pyrénéistes); et donc on ne mène pas davantage les troupeaux en ‘alpage’ au-dessus d’Oloron ou de St-Jean-Pied-de-Port mais uniquement à l’estive’ (le pâturage estival). Au moins étymologiquement.

(1) Autres prétendants à la co-propriété des Alpes: L’Allemagne, l’Autriche, la Slovénie et…Monaco!

(2) Voir la chronique sur…Montauban (Mont-Alban).

(3) Voir la chronique sur ce mot


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