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Argent (médaille d’)

Manifestement, «l’argent ne fait pas le bonheur», surtout pas celui des athlètes (et des chroniqueurs) olympiques: ‘déception’, ‘regret’, ‘inachevé’ et autres déclarations lapidaires ont salué les performances des vice-champion(ne)s; tous et toutes venu(e)s pour ‘décrocher l’or’, la breloque brillante de la deuxième place devenant presque pire que la quatrième place, ce qui semble du coup redonner un certain attrait pour une médaille de bronze qui permet d’éviter le pied du podium. Drôle de métal…

A l’origine, on pourrait presque citer la -sévère- conclusion du Secrétaire d’Etat aux Sports, Thierry Braillard (1): «…(pour Tokyo), il s’agira de savoir comment transformer cet argent en or…». On croirait le discours d’un alchimiste ou d’un sorcier du Moyen-Age; il n’est pas sûr que certains clubs de banlieue (ou pas) soient tout à fait d’accord avec ce qui ne manque pas d’apparaitre comme un demi…échec, alors qu’il s’agit quand même d’une place dans le meilleur trio mondial d’un sport!

Cela étant, il est vrai que l’étymologie d’argent (argentum, en latin) vient en fait d’un adjectif grec (comme d’hab, ou presque), qui signifie blanc. Pas encore comme le chèque de la même couleur, mais plutôt blanc-brillant, d’où, spontanément, un symbole de quelque chose de valeur, même si -ironie- «tout ce qui brille n’est pas or», justement! Pour les Athéniens, il est question d’ailleurs de n’importe quel morceau de métal réfléchissant la lumière (le fer par exemple en attendant la production de l’acier).

En l’occurrence, le fer…blanc ne vaut pas grand’chose, car les Grecs considéraient cette matière -mate- comme ‘morte’, au contraire d’un autre métal dit ‘vivant’ puisque liquide donc mobile, le mercure, autrement dit le ‘vif-argent’ précisément (vif est une autre forme de vivant, comme sur les affiches où l’on recherche un fugitif ‘mort ou vif’!). Le mot prendra d’ailleurs par la suite le sens figuré de ‘rapide’ (comme l’éclair, de la même ‘oouleur’), qualificatif qui échoira au dieu…Mercure, auquel les ailes des chevilles, bien utiles pour être le messager divin, vaudront le surnom de ‘pieds d’argent’. Loin derrière ce Usain Bolt de l’Olympe, l’autre sprinter célèbre de la mythologie sera un certain Achille, aux pieds-légers mais au talon fragile…

Bref, pour éviter de gaspiller l’or, réservé à la manufacture d’objets précieux de toutes dimensions (du petit bijou à la statue gigantesque), les Anciens utiliseront donc cet ‘argent’ pour faire de…l’argent, au sens de monnaie cette fois, l’Histoire (et les banques centrales) feront le reste. Mais coup du sort ultime: il me faut signaler pour terminer que le ‘argos’ grec avait un homonyme, un autre adjectif d’apparence strictement identique mais qui signifiait…inachevé, comme un travail non finalisé ou une tâche incomplète! Décidément, olympique ou pas, l’argent est sale, même étymologiquement.

(1) voir sa chronique en archives (février 2015)


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