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Azibert (Gilbert)

…de plusieurs Ordres nationaux et autres Académies de Mérite, y compris titulaire d’une médaille d’honneur de…l’Administration Pénitentière, et se retrouver sur les bancs d’un tribunal. L’ancien directeur de l’Ecole Nationale de la Magistrature est en effet lié -sinon impliqué- à une affaire concernant l’ancien Président de la République au sujet de conversations secrètes pas très loin d’obtenir la palme de l’imprudence (*).

Pas de quoi pourtant soupçonner ce patronyme de quelconques malversations, en tous cas étymologiquement. Bien au contraire: sous une forme pas très familière peut-être car peu répandue, voilà un exemple-type de ce que peuvent devenir deux racines germaniques adaptées en…Provence. Car c’est dans le quart sud-est de la France que s’est fabriqué ce mot, composé à l’origine de deux adjectifs en usage vers le 10ème siècle, soit ‘adal’ et ‘berth’.

Le premier évoque l’idée de noblesse, et va en général se transformer chez nous en une syllabe contractée, le plus souvent ‘au-’ ou ‘al-‘. C’est la base des Aubert, Albert et tous leurs dérivés (Aubret, Aubertin, ou Albertini et quelques dizaines d’autres selon les régions). Notez au passage la traditionnelle alternance ‘al/au’, toujours issue de la même ‘vocalisation’ que l’inévitable cheval/chevau(x).

Rappelons qu’on trouve également la même syllabe sous une orthographe qui, cette fois, fait alterner le ‘a’ initial en ‘e’ et devient donc ‘edel’, le mot associé à l’adjectif blanc ‘weiss’ pour donner son nom à une noble fleur blanche des montagnes…

Le second terme, tout aussi répandu, signifie brillant ou célèbre, en tous cas connu, en général pour des faits de gloire guerriers – enfin, à l’époque. Il a perdu son ‘h’ final pour adopter en français l’orthographe ‘-bert’, devenant alors la terminaison de tous les Albert justement, mais aussi Robert, Hubert, Norbert ou…Gilbert (son prénom).

Voilà donc un Adalbert (encore présent sous cette forme en Haute-Vienne) qui va commencer par donner une variante plus ‘zozotante ‘en Azalbert; puis, comme pour Al-/Au-bert), le ‘l’ va se transformer en ‘u’ pour faire Azaubert (dans l’Est) et Azibert avec l’accent méridional (coïncidence…ou pas: notre homme est né à Marseille, ça peut confirmer des probabilités).

On a assez dit ici que personne n’est redevable ni ne doit, le cas échéant, se revendiquer de la signification d’un surnom appliqué à son lointain ancêtre, mais il faut…avouer que l’assemblage des notions ‘noble+brillant’ ne prédestine pas à se retrouver devant des juges…Sauf peut-être, in-extremis, à cause d’une personnalité particulièrement exubérante ou excitée, soit la racine -toujours germanique- ‘gil-‘ (de Gilbert), elle-même dérivée d’un son initial ‘geil’ de l’ancien-allemand, qui évoque le désir impérieux ou l’ardeur à convoiter quelque chose. Un poste à Monaco, par exemple? Etymologiquement bien sûr.  

(*) ‘Conversation Secrète’ de Francis Ford Coppola, palme d’or du Festival de Cannes 1974


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