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Aznavour (Charles)

Alors voilà c’est l’histoire d’un artiste qui prépare sa prochaine tournée et qui meurt juste avant à 94 ans, un chanteur qui fut aussi un excellent acteur (César d’honneur pour sa carrière en 1997!), dans ‘Tirez sur le pianiste’ (Truffaut), ‘Un taxi pour Tobrouk’ (Denys de la Patellière) dont la bande-originale, composée avec son beau-frère Georges Garvarentz, deviendra un tube sous le titre «La marche des anges», ou enfin ‘Le Tambour’ (Volker Schlondorff) parmi des dizaines d’autres, tout au long de soixante-dix ans de présence à l’écran…

Aznavour -vous l’a-t-on assez répété- c’est évidemment à l’origine Aznavourian, un patronyme arménien francisé, comme souvent, en appliquant une ‘apocope’ (on supprime la syllabe finale) d’où de nombreux noms célèbres de provenance facilement identifiables mais pas toujours -étymologiquement- ‘évidents’ (=faciles à voir). Mais commençons par le commencement, en l’occurrence sa naissance.

Naissance dans une clinique…parisienne, dans les bras d’une sage-femme qui a de la peine à répéter clairement les souhaits de baptême de parents parlant mal la langue pour déclarer le petit Shahnourh Varinag, qui deviendra Chanourh puis…Charles dans le registre des naissances! Et va pour le prénom. Reste le ‘nom de famille’, composé de trois sections (azn-avour-ian) dont un suffixe traditionnel dit ‘de filiation’; la syllabe ‘-ian’ signifie (schématiquement) le fils de, un peu comme les ‘ben’ arabes, les ‘mac’ écossais, les O’ irlandais, ou encore les terminaisons en -ez hispaniques et les -son britanniques.

L’autre morceau principal sur lequel s’appuie la formation du mot est la racine ‘azn’, qui évoque la noblesse, pas d’un point de vue aristocratique à l’occidentale évidemment mais plutôt comme notion morale, le qualificatif d’un homme aux grandes qualités de coeur. Une fois de plus, les coïncidences étymologiques…Tout (ou presque) étant dit, partons donc à la découverte de quelques autres ‘fils de’ arrivés d’Erevan plus ou moins directement.

En commençant (chronologiquement) par le compositeur classique Aram Katchatourian (1903-1978), auteur de la célèbre « Danse du Sabre »; ou, pour rester en (une autre) musique, la petite fille d’un arménien émigré en Bulgarie et appelée Sylvie Vartanian, avec toujours la même érosion de la finale, comme pour le fils d’un Iranien de même origine, un certain André Agassian, tennisman professionnel!

A peine peut-on deviner l’adaptation phonétique de l’homme politique français issu d’une famille arménienne émigrée en Turquie cette fois, Edouard Baadourian, devenu Premier Ministre sous le nom de Balladur; mais, au contraire de Petrossian (le caviar ou la musique de films), de Guédiguian (Robert), de Bilalian (Daniel), ou de Devedjian (Patrick), difficile de soupçonner -d’un point de vue linguistique- que Levon Torassian est devenu le romancier Henri Troyat ou Achod Malakian, le réalisateur Henri Verneuil…

Ainsi vont les (petits-)fils d’Arménie, au plutôt devrions-nous dire du ‘Hayastan’, le nom originel du pays formé sur Hayk, le nom du patriarche légendaire national, auquel on a rajouté le suffixe habituel d’origine perse ‘-stan’, comme pour beaucoup de territoires de l’ex-république socialiste soviétique. Mais, suffixe pour un autre, autant reprendre la déclaration de Charles lui-même qui s’enorgueillissait d’avoir finalement ajouté dans notre langue une rime au mot ‘amour’. Presque étymologiquement…


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