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Bardella (Jordan)

Actualité politique, suite: avec quelques autres nouveaux visages, il fait partie des ‘jeunes loups’ dans la liste des candidats aux élections z-européennes. Rien que le choix de son prénom signe une mode style série télévisée des années 1995 (il est donc jeune), terme un peu moins européen qu’un patronyme très fidèle aux règles de l’italianité, puisque sa famille est arrivée de Turin au milieu du 20è siècle. Malheureusement (par rapport au profil général de ses choix politiques), l’étymologie du nom colle un peu moins bien…

L’ancêtre de Jordan allait en effet à la selle fréquemment; loin de moi l’idée de m’immiscer dans l’intimité gastrique du bonhomme, il s’agit vraiment de prendre les choses au pied -pour ne pas dire au sabot- de la lettre, autrement dit s’intéresser à un artisan de la selle, l’accessoire qui permet à un humain d’enfourcher le plus confortablement possible un équidé, très probablement un âne bien avant d’arriver à dompter un cheval.

Les cousins parisiens des Bardella sont les Bardel (facile), les Bardelin, ou encore, après le phénomène traditionnel de vocalisation (1), les Bardeau. Rien à voir avec Brigitte, même si le son est le même: le nom de l’actrice au caractère très tranché vient d’une racine germanique (bard) répandue dans l’Est de la France (son père était lorrain) qui a un rapport avec une…hache.

Rajoutons plutôt à la famille linguistique de Jordan les diminutifs Bardelle en français, Bardelli en corse (le pays ami de la France) ou Bardellini en italien, les Bardella étant consacrés à une forme féminine (une petite selle) via le suffixe ‘-ella’ (2). Tous ces dérivés de ‘bard’ concernent donc un fabricant ou un négociant en articles d’une sellerie dont la forme première était sans doute plus proche d’un simple ‘bât’ rembourré qui couvrait le dos de l’animal que d’une pièce travaillée en peau de mouton avec un pommeau décoré.

Clin d’oeil ultime et inattendu: le phonème (le son) de ce bard-là n’est ni de source germanique ni d’influence latine mais de provenance…arabe, d’après le nom d’une épaisse couverture posée pour éviter de blesser la bête lors de transport de charges lourdes, le barda’a. Du coup, par assimilation, le système donnera son nom au chargement lui-même, et voilà pourquoi les colons militaires (qui ne sont pas des mules) appelleront ‘barda’ l’équipement de campagne sans aucun doute encombrant qu’ils devaient porter sur le dos!

Et signalons pour terminer que, parmi les quatre ou cinq racines homonymes de ‘bard’, il y a encore une autre syllabe germanique éloignée qui évoque cette fois quelque chose de grand ou de lourd (!); mais cette fois, elle est souvent associée dans les mythes locaux à un ‘bard-wulf’, un loup géant. Finalement, ce jeune loup ne l’est peut-être pas tant…au moins étymologiquement.

(1) La transformation du L en un son vocalisé (chanté) sous la forme d’une ou plusieurs voyelles. Exemples basiques: canal > canaux, cheval > chevaux, etc…

(2) Une petite noix (nux ou nuts, en latin) se dit donc…nutella.


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