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Bataclan

…pour devenir le décor (disons l’arrière-plan) de manifestations policières destinées à rappeler leur engagement au (bon?) souvenir du gouvernement. Comme un nouveau coup porté à la mémoire des familles des victimes, c’est une façon de claquer la porte pour ne pas oublier: tout un bataclan, y compris étymologiquement.

Dans les dictionnaires, l’origine de bataclan, c’est en général «étymologie obscure» ou « formation inconnue», la formule officielle (et gênée) pour dire qu’on n’en sait rien. En fait, c’est peut-être le contraire: on en sait trop, surtout en s’appuyant sur trois syllabes bien sonores: ba-ta-clan, et même peut-être Ba-Ta-Klan, le titre d’une…’chinoiserie’ musicale de Jacques Offenbach. 

Dans les années 1850 à Paris, la mode est en effet aux spectacles d’inspiration orientale (1) aussi bien en peinture qu’en musique, et le génial compositeur d’origine allemande fait jouer une première oeuvre où il exploite avec ironie le style du moment. Personne ne sait exactement d’où est venue l’idée de cette sorte d’onomatopée censée exprimer ‘le bordel’ (citation) résultant d’une révolution d’opérette dans un pays imaginaire. 

C’est donc une anecdote de show-business qui ne signifie rien, rideau…Sauf que, si le brave Jacques avait le mot en tête, c’est peut-être qu’il circulait déjà dans les rues. Car, bien avant la première représentation de la bouffonnerie (1855), on trouve des mentions d’un bataclan dans le langage populaire en 1783 et même 1761.

En effet, de façon beaucoup plus ‘scientifique’, il a existé un ‘pataclan’ dans plusieurs dialectes du nord (de la France), dont le plus important -une véritable langue pendant longtemps- le picard.  Seul point commun avec la légende de l’opérette, la racine s’appuierait là aussi sur une onomatopée, le son ‘patt’, qui circule également dans toute la zone flamande pour traduire le bruit de quelque chose qui tombe.

Le pataclan serait passé en ‘bataclan’ sous l’influence du français ‘ba-ttre’, histoire de symboliser, en trois consonnes ‘cassantes’ (b-t-k) une chute de trois gros objets ou d’une masse sur trois marches d’escalier par exemple (2); le tout continuera à évoquer une cascade d’actions ou d’événements que l’on n’arrive pas à arrêter, jusqu’à une complication inextricable ou une accumulation d’équipements que l’on n’arrive pas à trier (à l’armée).

Etant donné le contexte, difficile cette fois d’y rajouter le moindre commentaire…et tout le tremblement. Sauf étymologiquement bien sûr.

(1) Quelques décennies plus tard, Vincent Scotto écrira dans le même style la célèbre chanson « Ma Tonkinoise ».

(2) Regardez la photo!


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