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Boches

Ainsi donc, il y a eu, au début du 21ème siècle, des responsables (?) politiques qui ont pu parler de ‘nos amis allemands’ en les traitant publiquement de boches. Il semblerait que le délai de 70 ans soit fatal aussi bien à l’effondrement d’un système politique (le communisme) qu’à la politesse européenne. On ne peut pas dire que ce terme de sinistre mémoire et typiquement français soit très élogieux; et il n’est pas le seul…

Comme déjà signalé à l’occasion d’autres articles (1), rien que le son se veut désagréable et à tout le moins péjoratif; il y a peu de mots français qui supportent ce suffixe sonore qui, comme Dietrich, sonne comme un coup de cravache: Folcoche (« Vipère au poing ») est méchante; le cinoche est familier, un mioche est méprisant, la belle-doche est vulgaire, la pétoche (peur) est pitoyable, la taloche (2) est violente, la bidoche est dégueulasse, bref il n’y a que Gavroche qui émerge un tout petit peu de la barricade, et encore.

Quant à l’étymologie proprement dite, elle commence par une ‘aphérèse’, cette figure de linguistique qui abrège un mot par érosion ou carrément suppression d’une syllabe initiale. Boche est donc le résidu d’un ‘alleboche’, clairement construit sur un précédent allemand-moche (?) ou, pour être plus sérieux, d’un (alle)boche typiquement germain et qui a un rapport avec la…racine d’un bois (bosch/busch).

A l’origine, il semble qu’on se soit fixé sur une ‘tête de bois’, une boche largement usitée dans le répertoire régional (donc transfrontalier) et qui faisait partie d’un jeu de boules, d’où le surnom de personnes à la tête dure, ce qui peut tout aussi bien signifier au crâne résistant (prière d’enlever le casque à pointe avant de frapper) ou à l’intelligence limitée, les sens propre et figuré se combinant ici avec succès pour dénigrer le voisin.

Notez qu’on trouve également dans plusieurs langues régionales de l’ancien-français le terme de ‘bosse’, tombé en désuétude, avec une sonorité identique pour désigner une boule (y compris celle qui pousse sur votre tête après un coup violent!), laquelle va se recombiner cette fois avec l’endroit de la frappe pour donner la cap-boche (la boule de tête) autrement dit caboche. Les soldats allemands n’étaient-ils donc que des cabochards?

Le Français (toujours plus intelligent et courageux que les autres) avait le cas échéant d’autres ressources linguistiques pour éviter le coup de boule: on parlait alors des fritz (le prénom le plus répandu à l’époque; en français, les marcel) suivi de sa version allongée fridolin (déformation de ‘fritz-drôle’ avec un suffixe qui se veut dénigrant), et même de frisé, probablement aucun rapport avec les boucles blondes (et encore moins crépues) sous le casque mais avec un jeu de mot sur ‘fritzé’ (3).

Nous restent des ‘Teutons’ plutôt historiques, bien que bizarrement proches là encore de ‘têtons’ franchouillards; ou encore les très descriptifs ‘doryphores’, soit les insectes mangeurs de pommes de terre (et accessoirement destructeurs de récoltes). Le surnom le plus apparemment allemand vient en fait du…Maroc où le ‘chleuh’ désignait, dans la bouche des français, les guerriers de la résistance berbère lors de combats en 1933 (année erratique). Et là, les théories se perdent, comme le général Rommel, dans les sables du désert, y compris étymologiquement.

(1) Voir Caldoche dans ‘Nouvelle-Calédonie’; ou Filoche (Gérard)

(2) Du verbe taler qui signifie…taler comme sa racine germanique, à savoir abimer un fruit par meurtrissure. L’image est claire!

(3) Alors que les soldats bleus sont, eux, des ‘poilus’ qui n’ont rien à voir avec leur pelage intime mais avec l’idée de virilité (couillu à l’époque, ça ne passait pas; on n’est pas chez Hanouna)


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