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Bousquet (Matahari)

Tahiti, en passe de devenir un nid de Miss France? Car c’est déjà ‘Noël’ le jour de l’été pour la première élue de nos régions, la représentante ultra-marine ayant été couronnée lors d’un gala le 21 juin dernier. L’île de la Polynésie a déjà donné plusieurs reines de beauté, dont la dernière en 2019, Vaïmalama Chavès déjà présente dans ces colonnes. Le patronyme de sa pacifique compatriote risque d’être à peine moins facile pour les fans métropolitains…

Comme vous l’avez lu en titre, la brune demoiselle (1) se nomme donc Matahari Bousquet, l’un et l’autre de ces éléments pouvant faire allusion à des souvenirs plus ou moins enviables. Commençons par ce Bousquet dont un certain René, Secrétaire Général de la Police du régime de Vichy pendant les Années noires, fait partie de la même branche, puisque bousc, bosc, bosquet et autre bosch (!) viennent de la même racine, celle qui désigne dans plusieurs langues ou dialectes un bois (ou un petit bois, pour les orthographes terminées avec un -et diminutif).

De la Bretagne (Boschet) à l’Aveyron (Bousquet), de la Normandie (Boscher) à l’Alsace (Bosch ou Busch, encore plus germain), tous désignent l’endroit caractéristique qui a permis d’identifier un ancêtre en rapport avec un coin de forêt, soit par son habitat -près de ou dans la forêt- soit par son activité -un travailleur du bois ou dans le bois- en passant bien sûr par quantité de lieux-dits en France comme Le Bouscat (Gironde), souvenir -très- lointain du temps où il fallait traverser un bois pour arriver en banlieue bordelaise.

Il y a aussi, principalement en Sud-Ouest, des Busquet béarnais ou landais qui ont pu concerner cette fois des gens qui ramassaient du…petit-bois (d’où encore la marque du diminutif) pour la revente ou le chauffage. Cela concerne aussi certains Bost (2), qui ont pu par ailleurs être combinés avec une préposition de provenance pour créer les Dubost comme l’actrice Paulette, et les Dubosc(q) comme l’acteur Frank.

Signalons enfin que c’est le vocabulaire…militaire du Moyen-Age qui fera usage d’un verbe technique exprimant la technique pour se cacher dans les bois, (s’)embusquer; et évidemment son contraire quand on veut faire sortir l’ennemi (ou le loup) du bois, débusquer, même s’il y a parmi eux des boches qui n’ont rien à (y) voir (3)!

Nous reste donc délicieux mais sulfureux prénom de Matahari (sans trait d’union pour elle), importation européenne aussi probable que Bousquet mais qui ‘sonne’ presque parfaitement tahitien, désormais entré dans l’histoire comme pseudo de la très néerlandaise espionne double franco-allemande fusillée en 1917. De son vrai nom Margaretha Geetruida Zelle (4), on dit que c’est son teint basané, combiné à un séjour conjugal aux Indes néerlandaises, qui lui permettra de mettre au point un jour son numéro de danseuse javanaise érotique dans des lieux parisiens annonçant « l’oeil du jour » (= le soleil) soit mata-hari en dialecte malais.

La tenante du titre régional et éventuelle future Miss France est pour le moins, elle aussi, belle comme le jour. Ne lui reste plus qu’à attendre de pied ferme les autres pousses qui participeront au concours car, c’est sûr, elle peut être l’arbre qui cachera la forêt des prétendantes. Y compris cette fois étymologiquement!

(1) ceci est une formule de respect, pas une violation de la règle qui interdit le sexisme pré-‘madame’ en vigueur dans la langue française depuis 2012…

(2) voir aussi l’article consacré à Bostin, devenu Boutin (comme l’ex-femme politique Christine)

(3) taper le mot dans le champ de recherche pour avoir tous les détails

(4) à l’origine, ‘zelle’, du latin ‘cella’, désigne une cellule de moine…ou une cellule politique!


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