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Boutin (Christine)

Après Jeanne d’Arc, Christine Boutin; n’y voyez aucune autre malice que la chronologie de l’actualité, puisque l’ex-ministre du Logement (et, brièvement, de la Ville) vient d’amorcer sa ‘bombe nucléaire’, en déposant un recours auprès du Conseil d’Etat pour soupçons de blocage des signatures électives dans le cadre de la prochaine échéance présidentielle.

Les Boutin, dont on compte presque 8000 familles en France, sont principalement répartis sur (et originaires de) l’arc atlantique, de la Loire-Atlantique à la Charente-Maritime, avec, forcément, quelques disséminations dans les terres, du côté des Deux-Sèvres par exemple. Il existe quelques Boutin (homonymes) qui ont pour racine le mot occitan (et gascon) ‘bost’, qui signifie le petit bois, la petite forêt. C’est cet étymon (la forme originelle du mot) qui va donner les Bost (forcément!) et les Dubost (salut, Paulette), puis les Bostin qui deviendront Boutin. Il n’empêche, la majorité des porteurs de ce nom ont une autre provenance, parmi lesquels Christine.

Il s’agit d’un mot de vieux-français, qui, comme souvent, est arrivé de Germanie avant le Moyen-Age, avec une racine ‘bod’ (ou bot) qui veut dire le messager. Dans le contexte des combats barbares de l’époque, le mot pourrait concerner une ‘estafette’ militaire, ou un espion; mais on s’accorde plutôt à penser qu’il s’agit du surnom non pas d’un proto-facteur improbable mais plutôt de quelqu’un qui se chargeait de «transmettre les informations», autant dire un bavard, voire une commère, ce qui, cette fois, ne saurait qualifier la parole de vérité de notre impétrante à la magistrature suprême. Cette racine-ci va également donner les Boutier (ou Bouttier, comme le boxeur Jean-Claude), ainsi que les Boutinot et Boutineau (à nouveau dans l’Ouest).

Mais l’occasion est trop belle de ne pas citer le seul verbe (également homonyme, car la racine est encore différente) que la langue française a conservé – et ce, uniquement à l’infinitif, le verbe ’bouter’, que l’on ne connait plus guère que dans l’expression ’bouter les Anglais hors de France’ (Jeanne, toi qui as des voix, si tu nous entends…). Ce ’boutt’-là vient cette fois d’un très ancien terme de la zone néerlandaise, qui est ‘butten’, qui veut dire battre, frapper. C’est le sens qu’on lui donne au 11è siècle dans la «Chanson de Roland», puis, à l’époque de la fille qui montait sur les échelles à l’assaut des remparts d’Orléans, il signifie bousculer, aller au ‘clash’, bref, repousser, en l’occurrence (les soldats ennemis) hors des frontières. Télescopage linguistique imprévu: les jours d’incendie -guerrier ou accidentel-, on parle aussi de ’boutefeux’, dont le synonyme restera plus tard sous la forme…Hortefeux, c’est à dire, littéralement, combattre et repousser le feu (ou les étrangers, c’est vous qui voyez).

Deux siècles et demi plus tard, quand l’Académie s’en mêle, on ne retient plus guère que le ’boute-cul’, soit le…coup de pieds aux fesses (quand il s’agit d’un individu seul), alors que, quand il s’agit d’un groupe (de révolutionnaires, de manifestants), on parle de…bou(t)sculade, qui n’était donc pas à l’époque qu’une gentille partie d’épaules, mais quelque chose de beaucoup plus violent. Le seul boute-cul qui fera rire va rester celui qui botte les fesses des autres au théâtre, le…boute-en-train, on ne peut pas faire plus explicite.

On ne peut pas terminer sans citer le plus célèbre des Boutin, un statisticien prénommé Sébastien né en 1764, qui aura l’idée un jour de créer le premier ‘Annuaire Alphabétique du Commerce et de l’Industrie de Paris’, où il recensait déjà 50.000 adresses. Si vous n’avez pas déjà deviné, c’est parce que je vous ai caché que son nom était une variante des Boutin, en l’occurrence Mr…Bottin bien sûr.


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2 commentaires au sujet de Boutin (Christine)

  1. Le boute-en-train est aussi un cheval chargé d’exciter les juments pour qu’elles soient prêtes à fécondés un autre étalon. Je pose donc la question : vaut-il mieux être un boute-en-train ou un étalon ?
    L’histoire de ne dit pas si Sylvestre Stallonne a eu besoin d’un boute-en-train pour sa carrière !!!!

  2. Guillaume, votre précision est-elle assez explicite sur la fonction du…boute en train?! Quant à Stallone, cela dépend à quelle aune vous mesurez cet étalon.

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