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Brésil

La chronique précédente sur l’étymologie du mot avait pour but de voir si la tentative d’attentat sur le futur élu (Jair Bolsonaro, également dans le répertoire (*) allait ou non…mettre le feu au pays. Auparavant, il avait été question des Jeux Olympiques au pays des cariocas; aujourd’hui, ce serait plutôt de savoir où se trouve l’étincelle de raison qui permettra d’éteindre les incendies. Si vous ne l’avez pas déjà deviné, le Brésil, c’est bien une histoire de…brasier.

L’histoire du mot commence, encore une fois, dans les forêts (et pour cause) de l’ouest de la Germanie (donc forcément en Europe), assez ‘tardivement’ (environ au 12ème siècle). A l’époque, la racine ‘brassa’ désigne un grand feu. Même son et même sens, à quelques centaines de kilomètres plus au nord, dans les futures tribus scandinaves. Sauf qu’alors il ne s’agit évidemment pas des flammes au milieu d’un camp scout mais de troncs d’arbres (d’où la forêt) qui brûlent sous forme de bûches; cela s’appelle un…bûcher!

Quand le bois (et parfois les morceaux d’ennemis) ont fini de brûler, il reste des ‘brassa’, le mot qui va devenir en français des ‘braises’ qui vont couver pendant deux ou trois petits siècles, jusqu’au jour où Manuel 1er, roi du Portugal, expédie le navigateur Pedro Alvarez Cabral à la ‘poursuite’ de Vasco de Gama. Destination: les Indes, désormais situées du côté des Antilles et non pas du Gange, selon la gaffe de Colomb. Croyant donc débarquer sur une (autre) des îles ‘indiennes’ quand il touche la côte brésilienne, notre Pedro baptise l’endroit ‘Ilha de Vera Cruz’, l’Ile de la Vraie Croix. Mais, manifestement, de la fausse carte, qu’il corrige rapidement en ‘Terre de la Vraie Croix’.

Or, les colons s’aperçoivent rapidement que le magasin Ikéa du coin n’a qu’un seul produit en stock: une essence de bois rouge qui s’appelle (en v.o locale) ‘ibira pitanga’, précisément ‘le bois rouge’, et d’un rouge si vif qu’il fait penser à de la braise (rien à voir donc avec l’acajou). Il s’agit en fait du ‘pernambouc’ (nomenclature actuelle) que l’on va donc traduire alors en ‘pau-brasil’, le bois-brésil, non seulement à cause de la couleur de l’arbre mais aussi parce qu’il permet d’en tirer une teinture ‘de braise’ pour les tissus. Ainsi nait le Brésil.

Ironie de l’histoire, et surtout de la géographie: au 16è siècle, le terme de bois-brésil était déjà enregistré pour désigner une variété d’arbres poussant en Inde (la ‘vraie’, cette fois) et en Indonésie, que l’on connaissait depuis l’époque de Marco Polo. Le ‘brésil’ est donc une copie (linguistique) qui a failli faire de l’Inde le Brésil et du Brésil les Indes (vous suivez?).

Rien d’étonnant donc si les stades de football, les forêts et les relations diplomatiques s’embrasent. Au moins étymologiquement!

(*) taper son nom dans le champ de recherche en haut à droite, ou cliquer dans l’onglet ‘Références’ du menu, puis ‘Toutes les chroniques’ pour les 1546 autres…


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