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Californie

Un de mes maitres (en journalisme) disait: «Quand tu n’as rien à dire, parle de la météo, c’est ce qui intéresse le plus les gens » (1). Partant du principe que nous avons quelques heures de répit avant de nouvelles révélations diverses, j’ai choisi de faire barrage à la politique en mettant un coup de projecteur sur la…Californie, pays déjà le décor d’une réalité catastrophique à cause d’une fissure dans une retenue d’eau qui menaçait de noyer la vallée (2017), alors que depuis quelques semaines il est le théâtre de gigantesques incendies (2018)

On ne va pas parler ici de statistiques scientifiques ni de relevés comparatifs tout à fait particuliers à chaque pays et (justement) sans comparaison d’un continent à l’autre, mais bien sûr d’étymologie: car, une fois que l’on a enlevé tous les noms de villes, d’états, et autres sites inspirés de mots français, même les Américains ont droit à la culture linguistique et, My God, «californie», ça doit quand même bien signifier quelque chose…

Revenons avant tout sur ces canicules récurrentes (Australie, Chili, Californie), dont on sait maintenant, même à la télévision régionale, qu’elle signifie étymologiquement  »le petit chien » (en fait, la petite chienne), surnom donné à l’étoile de Sirius entrant dans son cycle héliaque (solaire) et coïncidant en général, pour nous européens-descendants-de-romains (au moins de vocabulaire) à des moments de fortes chaleurs (pas celles des chiennes, celle de la météo), d’où le terme. Juste pour rappel: cani-culus, avec une première partie formée avec la racine latine des chiens (can-in, can-iche, cani-dés,etc), et une seconde constituée par le suffixe diminutif latin -culus (édicule, un petit édifice; monticule, une petite colline; minuscule, petit de chez petit; opuscule, petite oeuvre, et même ridicule, ce qui prête à sourire en vous donnant une…petite-ride!

Et la Californie, dans tout ça? Rien de petit dans cet Etat-Uni, surtout à sa création d’ailleurs puisqu’à l’époque il englobait toute la péninsule mexicaine actuelle, recouvrant la surface de ce que l’on connait aujourd’hui comme le périmètre de la Californie, plus le Nevada, l’Arizona, l’Utah et le Wyoming! Et même si l’Eldorado devait se trouver quelque part en Amérique du Sud, la Californie c’est, disent certains, l’endroit décrit dans la légende comme  »le paradis mythique de Calafia », terre habitée par des amazones vivant dans des cavernes remplies de lingots d’or (d’où la Ruée), faisant de celle d’Ali-Baba ce qu’est un rayon-bijouterie de supermarché à côté de la moindre boutique Cartier…Mais ‘terre de Calafia’ = la Cala-fornie? Il faudra quand même expliquer comment est arrivée cette seconde racine ‘-fornie’, dont je ne connais d’exemple que dans un seul verbe français que le respect m’interdit d’évoquer ici…

Il paraît même que le nom se trouvait déjà dans la (très occidentale) «Chanson de Roland» (11è siècle), qui mentionne l’île mythique (quand même) de  »Califerne ». Seulement voilà, à part un esprit malade qui aurait embarqué un exemplaire de ce livre à bord des caravelles de Cri-Cri Colomb et qui l’aurait offert à un cow-boy au long cours, comment expliquer que le mot ait pu traverser tout le territoire des Indiens de l’Ouest pour se retrouver au bord du Pacifique?

En fait, et voilà la canicule qui repointe son nez, il semblerait que la  »California » aurait été baptisée par les premiers colons espagnols; tout comme ils ont abordé les côtes de la Floride au moment de Pâques, période de la « Fête des fleurs » (la fête floride, d’où le nom), ils se seraient retrouvé sur la plage de Venice Beach dans un pays «chaud comme un four», autrement dit «cali-forno», éventuellement «caliente-fornia» (la fournaise brûlante), en tous cas quelque chose d’approchant et de relativement plus logique, ce qui est toujours indispensable à une bonne enquête linguistique (2).

Cerise sur l’american-pie et donc indice supplémentaire : la première baraque qu’ils vont construire sera une chapelle dédiée à Notre-Dame Reine des Anges (Nuestra Senora la Reina de Los Angelès), confirmant ainsi l’environnement hispanique du terrain et tendant la perche -si j’ose dire- à la future abréviation en L.A tout simplement (vous ne voudriez pas que des Américains fassent un effort de prononciation quand même?). Remarquez, on a échappé à pire: si le pays avait été conquis par les Français, on aurait pu avoir un état de la ‘Chaufournaise’ (il y a bien une Louisiane, un Vermont d’origine francophone). C’est tout pour aujourd’hui pour ce sujet hélas terriblement brûlant, y compris donc étymologiquement.

(1) Conseil personnel délivré par Philippe Gildas

(2) A toutes fins utiles (on m’a posé la question!), la Californie n’a rien à voir avec le califourchon (malgré certains films produits à San Diego); le mot français désigne, dès le 13è siècle, une façon de monter à cheval « à fourches calées », c’est à dire avec les jambes (les fourches) bien calées (dans les étriers, ou dans tout ce que vous voulez, après tout).


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