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carnavals

De Nice ou de Rio, les carnavals (et pas carnavaux) battent son plein (et non pas leur plein), puisqu’à l’occasion on peut rappeler que l’expression en question est une inversion de ‘battre plein son’, c’est à dire faire un maximum de musique (ou de bruit, selon vos oreilles). Le pluriel de ‘la fête bat son-plein’ est donc ‘les fêtes battent son-plein’, le trait d’union aidant à ne pas céder à l’erreur habituelle. Mais arrêtons notre char sur ce mot de carnaval, qui recèle quelques morceaux de choix…

…morceaux de choix et de chair, puisque ‘carnaval’ est un mot emprunté à l’italien du 16è siècle qui est ‘carnivale’, que l’on trouvait en ancien-français sous la forme ‘quarnivalle’, et ce, jusque dans le Nord et en Belgique. La forme la plus proche de l’étymologie est néanmoins ‘carnivale’, formé de deux mots latino-italiens, carne + vale. ‘Carne’ se comprend assez bien encore en français moderne comme évoquant de la chair, de la viande (carnée!), voire même la couleur de la viande (carnation, incarnat), quand cela n’est pas de la vieille viande (carne).

En ce qui concerne ‘vale’, pas moyen de deviner sans faire intervenir un phénomène toujours déconcertant qui est une métathèse, une inversion de syllabes ou de consonnes, sorte de dyslexie due à une mauvaise transmission orale: car ‘vale’ en tant que tel ne signifie rien (en tous cas ici, sinon on pourrait le rapprocher d’un verbe latin qui avait un rapport avec la santé, qui n’aurait pas de sens ici); il s’agit en fait d’une déformation de ‘leva’, conjugaison du verbe…lever, au sens de ‘enlever, supprimer’ en français. Le ‘carne-leva’ signifie donc ‘viande-supprimée’, ce qui correspond, dans la tradition chrétienne primitive, à la période du Carême, qui allait du jour des Rois au mercredi des Cendres, période pendant laquelle on devait s’abstenir de manger de la viande, le jour du Carnaval étant le dernier où l’on pouvait s’autoriser ce genre de débordement alimentaire…

Simultanément à l’existence de ce mot d’origine italienne dans notre langue, on utilisa également pendant longtemps, pour désigner cette période, l’expression française «carême-prenant», parallèle assez fidèle de «carne-leva». Au 19è siècle (donc très récemment, au regard de l’Histoire), l’expression désignait encore un «fêtard», voire une personne peu fiable car toujours encline à la débauche (on ne connaissait pas encore les sorties de boite)…

Remarquez, on a plutôt de la chance d’avoir ‘récupéré’ le terme latin puis italien. Dans notre culture occidentale, si c’était le mot grec qui s’était imposé dans notre vocabulaire, on serait tombé sur ce qui désigne la viande, à savoir ‘sarkos’ (que l’on retrouve par exemple dans le sarco-phage, tombeau fabriqué avec une pierre qui ‘mange la viande’…). Vous comprendrez bien qu’il ne me viendrait jamais à l’esprit de rapprocher ‘carnaval’ de ‘sarco’…


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