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Charrière (Sylvie)

Il n’est pas interdit -exceptionnellement- de sourire un peu en relevant quelques curiosités et coïncidences linguistiques plus ou moins heureuses dans les parutions et affichages publics: à l’occasion de ces élections législatives, plusieurs médias ont fait leurs choux-gras d’une revue systématique des noms ‘bizarres’ de certain(e)s candidat(e)s. Pour une fois, et sans chercher dans les extrêmes (*), interrogeons l’origine de celui d’une postulante à la députation dans la 8ème circonscription de Seine-St-Denis, ‘malheureusement’ affiliée au mouvement «En Marche»…

En effet, la proximité du nom du parti et du sien propre provoque inévitablement une allitération en…’En marche, (Ch)arrière’, ce qui incite à se pencher plus avant pour se demander, sans malice, quelle est la véritable étymologie de cette famille de noms: car il s’agit bien là d’une histoire de ‘char’, au sens où l’ont encore conservé, à l’époque moderne, nos amis canadiens, soit rien à voir avec la trottinette à deux roues de Ben Hur mais bien le véhicule à quatre roues favori des gaulois, celui qui restera dans notre vocabulaire sous la forme de ‘charrette’.

A l’origine (12ème siècle), le premier nom qui découle du char est donc celui qui fait métier de construire l’engin, le charrier, puis parfois le charretier, qui en deviendra plutôt le conducteur, un rustre de rouspéteur au volant bien français dont les jurons lui vaudront une réputation proverbiale. Dans l’ouest de la France, où le modèle hippomobile n’est pas très soigné, on va désigner sous le nom de charasse (une forme de péjoratif) une sorte de traineau pour ramasser les récoltes dans les champs, propriété d’un ‘charassier’ dont la version en langue d’oc est très normalement un ‘carassier’ parfois déformé en…car(r)ossier!

Du coup, ne reste pour les Charrais ou Charraix (poitevins) et pour les Charrey (auvergnats) que le sens d’un chemin suffisamment large et caillouté pour permettre d’y faire passer un char, un passage que l’on va justement qualifier de ‘chemin charretier’, pour ne pas dire de voie…carrossable! Nous voilà donc en présence d’un toponyme, un nom de lieu qui permettait de localiser l’ancêtre de Sylvie, dont la maison se trouvait probablement près ou le long d’un axe de circulation qui voyait régulièrement passer des chars, chariots, charrettes et autres charrues.

Attention tout de même à ne pas confondre les Charrière, Charreyres ou Charrieras (avec ch-) avec les variantes typiquement occitanes en Carrière, Carreyre et Carrieras: en gardant le son initial de la racine latine (carraria, puis carriera en gaulois), il va toujours être question de cailloux mais cette fois directement dans une carrière évidemment, le site où on va les casser avant de les mettre sur les routes…C’est peut-être de bonne augure pour notre députée qui devra tracer sa route si elle veut faire carrière. Y compris donc étymologiquement!

(*) voir sur ce blog la liste des patronymes difficiles à porter


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