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Couscous, crétin(s)

En première intention, le ‘couscous’ de mon titre était au singulier (et même bien singulier, pour le FN), donc je ne risque rien à mettre ‘crétins’ au pluriel, surtout quand on sait que ce mot sert à Florian Philippot pour qualifier certains militants frontistes…En deux phrases, rappel de l’histoire (peut-être pourrait-on s’arrêter simplement à ‘anecdote’):

La puissance des ‘nouveaux médias’ étant ce qu’elle est (en avantages comme en inconvénients), un réseau dit social a diffusé il y a quelque temps l’image d’un repas au restaurant à Strasbourg où le vice-président avait invité des amis pour partager un couscous. Et, bien qu’ils soient tous à table, ‘social’ n’est donc pas synonyme de ‘convivial’, même si, étymologiquement, on ne peut pas faire mieux (1); on parla alors rapidement d’un ‘Couscousgate’ (2). «O rage, O désespoir, O cuisine ennemie»…

Car quelle est la raison du scandale? Avoir révélé l’existence d’un document oublié sur la table? Fait de la ‘pub’ au fabricant de lustres suspendus dans cet établissement? Affiché l’identité de certains clients censés être là incognito? Trahi le secret du régime de tel ou tel convive? Masqué par une retouche (3) la position précise de la main droite de Florian? Rien de tout cela: vous avez tout de suite compris qu’il s’agit évidemment (enfin pas pour tout le monde) de voter français, d’habiter français, d’acheter français et donc de manger français!

La population nationale va donc sérieusement diminuer de volume(s), car, même sans aller dans le détail des produits euro-manufacturés (ou pas) par des multinationales par définition…internationales, il n’y aura rapidement plus grand’chose à se mettre sous la dent…qu’il nous restera: même à Strasbourg, à part souhaiter à nouveau une annexion de l’Alsace par l’Empire Germanique pour continuer à trouver quelques choucroutes en ville, plus de caviar, de pizzas ou de paëllas dans les assiettes, rien que du camembert au foie gras à tous les repas, pour ne citer que quelques rares exemples (4).

Mais alors, que fallait-il que mangeassent nos invités frontistes (on frémit à l’idée d’un cliché où tout le monde aurait la saucisse locale en bouche)? Plutôt que de perdre déjà quatre paragraphes à des commentaires superflus, pourquoi ne pas s’intéresser à la vraie nature du coucous, bien que je prenne, ce faisant, quelques risques de menaces revendicatives? Ce couscous venait-il du Maroc, d’Algérie, de Tunisie (ouf, j’en ai casé au moins trois) ou…d’Auvergne (5), et que met-on exactement dedans pour avoir la ‘vraie’ recette? C’est comme pour le cassoulet, les crêpes ou la sauce béarnaise, autant ne pas s’y frotter, goûter suffit.

Phonétiquement, on admet qu’un terme d’origine arabe ‘seksu’, désigne, depuis la plus haute Antiquité, du blé dur roulé et travaillé pour donner une semoule régulière, et que c’est ce son qui se trouve à la base du ‘kouskous’ ou ‘kuskus’ maghrébin, du ‘kiskas’ albanais ou du ‘cuscuz’ brésilien. Mais, même là, il est déjà trop tard pour reculer car le sujet est plus explosif qu’un test de missile balistique nord-coréen en Mer du Japon; il faudrait d’ailleurs des pages entières pour traiter tous les aspects de la question, et, à vrai dire, je n’ai pas envie de patauger dans la semoule pendant des lignes pour que vous pensiez finalement que je n’ai qu’un pois chiche dans la tête.

Je vous propose alors de terminer sur un clin d’oeil adressé à ce ‘crétin’ (6), au sujet duquel on ne trouve ni origine certifiée ni consensus de spécialistes («origine incertaine» disent les…bons dictionnaires). Il est vrai que les explications vont du plus farfelu au plus historique:

On disait que le crétin, celui qui souffre de…crétinisme, est en fait un malade atteint d’une déficience en sels minéraux (à commencer par l’iode); les populations les plus éloignées de la mer (fortement salée, comme vous le savez) étant donc les habitants des…montagnes, les pâles crétins sont donc des montagnards. Les partisans de cette théorie s’appuient sur l’existence (du coup, réelle) de la vieille expression française ‘crétin des Alpes’, à laquelle ont échappé les lourdauds Lourdais sans doute! (cherchez, à votre tour, quel est le déficit qui affecte les surfeurs d’Arcachon).

Autre hypothèse: le bien pratique terme germanique ‘kreide’ (mais s’il avait été ouzbèk ou kanak, on serait allé le chercher quand même), qui signifie la craie (désolé, on n’a plus de neige). Blanc comme craie donc, ce qui, par déformation, aurait donné craie-tins, puis ce que vous savez…Ce qui, historiquement, génétiquement, et socialement parlant, nous met toute race un tant soit peu colorée de l’épiderme largement en avance dans les test de QI (ça ne va pas faire plaisir à Adolf!).

Dernière, et peut-être en fait la plus recevable des propositions, une déformation du mot…chrétien, sollicité à défaut de mieux par quelques chercheurs (sérieux) en suivant le raisonnement suivant: au début de notre ère, les Crétin étaient très appréciés, puisqu’il s’agit d’une variante de…Crétien! Il conviendrait donc d’écrire plutôt Chrétin, ou comme dans certaines régions Christin, pour ne pas dire Christian, Chrestian, ou encore Chrestia (dans le Sud-Ouest) et particulièrement Chrestiaa, à la béarnaise. Tous ces noms désignaient des gens convertis au christianisme (regardez comme l’adjectif anglo-saxon «christian» a gardé ce sens), bref des disciples du…Christ.

Mais alors, pourquoi ce total retournement de sens? Il semblerait qu’au cours des siècles le mot ait progressivement pris le sens de maigre, ou chétif, histoire de ressembler, en bon…chrétien, à l’image du célèbre crucifié, dont les représentations, en peinture ou sculpture, ne respiraient évidemment pas le fitness, ce qui se comprend aisément après trois jours et deux nuits en apnée les bras en croix (Jésus est mort par asphyxie à cause d’une cage thoracique bloquée -essayez juste trente, non, vingt secondes- et pas à cause d’un coup de lance dans l’abdomen. Même si, je le reconnais, ça n’arrange pas les choses, mais la question n’est pas là).

Dernière hypothèse, malheureusement pas beaucoup plus sympathique: les chrétiens, en martyrs, avaient la réputation d’être tristes (remarquez, quand on voit dans quel état ils étaient, difficile de faire ‘bonne’ figure)…D’où le sens populaire de chrétien = malheureux, malheureux donc déprimé, déprimé donc sots, en tous cas ahuris, au sens pathologique de quelqu’un qui est en état de sidération; comparez avec le visage des survivants d’une explosion, c’est ça, la véritable image.

Je sais, intellectuellement, la glissade est osée, mais figurez-vous qu’au Moyen-Age on considérait d’emblée quelqu’un de laid comme étant forcément méchant car il ressemblait au Diable; vous en avez de -très- nombreux exemples dans toutes les mythologies: de l’apparence du monstre ou du crapaud répugnant (qui cache le prince charmant) à la laideur de la sorcière de Blanche-Neige, jusqu’au manteau de puanteur de Peau d’Ane. (Voyez aussi le récente chronique sur ‘putain’).

Alors, pour votre prochaine réunion de famille, déjeuner professionnel ou banquet d’association, faites un peu gaffe à la composition des menus. Et n’allez pas commander une garbure (soupe) ou une alose farcie (poisson) en Algérie; sauf si vous êtes dans ce quatre-étoiles, à l’extrémité nord de la corniche, qui s’appelle…le Béarnais!

(1) Sauf avec ‘commensal’ pour être encore plus précis, mais rien ne dit que nos chevaliers de la fourchette avaient réservé une Table…Ronde.

(2) Décidément, cela fait maintenant plus de…45 ans qu’on met à la sauce ‘gate’ tout lieu ou personne qui pourrait devenir, à l’image de cet immeuble de bureaux (et hôtel) de Washington, l’objet d’un scandale conduisant à une ‘porte sur le fleuve’ (Potomac), ou peut-être débouchant sur une ‘ouverture de chasse d’eau’. Comme par exemple on a eu un Irangate, un Monicagate, un Pénélopegate, etc!

(3) Vous trouverez bien tout seuls la marque du logiciel…

(4) Aucun parti-pris personnel dans le choix de ces plats.

(5) Si, si! Quand vous aurez fini cet article (et appris vos leçons) vous allez trouver une théorie -pour le moins- surprenante au bout de ce lien, mais attention, l’auteur termine quand même en situant Poitiers en Auvergne, alors…
https://grenieredouard.blogspot.fr/2010/09/et-si-le-couscous-etait-auvergnat.html

(6) De ‘pauv’con’ à ‘crétin’, en passant par ‘cynique’, ‘fainéant’ et tant d’autres, le vocabulaire politique (en) public ne cesse de s’enrichir!


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