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Crase (Vincent)

Il s’agit du second (mais peut-être seulement le deuxième…) personnage impliqué dans cette embrouille de violences policières lors des manifestations du 1er mai. Par ailleurs, il s’agit également (et uniquement) de s’intéresser ici au sens de la racine des noms, quelles que soient les coïncidences que révèle parfois cette recherche; or, dans le cas du jour, la précaution oratoire -je veux dire rédactionnelle- est nettement de mise…

Précaution pour une autre, sans doute avez-vous remarqué avec quelle précision les médias audio-visuels font attention à bien prononcer un son ’z’ final, afin d’éviter toute équivoque. Malheureusement, étymologiquement parlant, il n’y a pas plus clair comme origine, celle de l’adjectif latin ‘crassus’, mais qui (ouf) n’a pas tout à fait le sens que vous croyez.

Au commencement, il y a donc ce ‘crassus’ qui désigne quelque chose -et pas encore quelqu’un- d’épais, de dense. A l’époque classique, un Romain l’utilise pour qualifier du bois (la matière, ou un rideau d’arbres touffu), du fil (une tresse ou un tissage fournis) ou enfin de la terre…grasse (donc fertile!). Or, entre le 11è et le 14è siècle, c’est ce dernier sens qui va évoluer et se mélanger avec le mot ‘grossus’ qui s’applique, cette fois, à un humain gros donc gras.

Quelqu’un de ‘cras’, ‘crasset’ ou ‘crassin’ (autres variantes du patronyme) n’a donc de rapport avec la crasse ‘moderne’ qu’à partir du 17ème siècle (*); la raison de cette glissade (ou souillure si vous préférez) est que le gras en question ne doit rien à une huile d’olive vierge mais ressemble davantage à du cambouis, d’où l’idée de saleté. Sans tomber dans le procès en discrimination (historique), le ‘cras-s-e’ va rapidement coller (si j’ose dire) à l’image d’un homme gras, donc gros…sier!

Simultanément, et dans différents domaines d’activité sinon professionnels, le crassier va aussi bien désigner un travailleur qu’un lieu consacrés à la fabrication ou au traitement des huiles, des graisses ou de cire (des chandelles), sans parler évidemment des tas de résidus de charbon et autres concrétions aussi noires que les gueules qui les manipulent.

Et, comme très souvent, le mot bénéficie d’un sens figuré à peine plus propre puisqu’il concerne cet aspect (dit-on) forcément grossier d’une personne adipeuse; même dans l’Antiquité, on appliquait déjà la chose à une foule (de ‘beaufs’) difficile à maitriser; pire encore, sans contexte plus précis, les gens comprenaient qu’ils s’agissait des ‘Barbares’ (sales puisque pas ou mal rasés).

Plus tard, on parlera même de ‘destin crasse’ pour qualifier un événement particulièrement lourd ou dramatique. Je n’irai pas jusqu’à évoquer de sales pratiques qui pourraient occulter un système ou salir des réputations, mais, à l’instar des footballeurs qui ont besoin de revenir à l’air frais après une nuit difficile, il serait sans doute salutaire de procéder à un petit…décrassage. Même étymologiquement.

(*) certes, époque où l’humain cachait sa saleté -au mieux son manque d’hygiène- sous des couches de maquillage surtout…masculin.


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