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Culotte (petite)

«Elle ne s’est jamais aussi bien portée», avec l’usage astucieux d’une forme passive et pronominale à la fois, c’est l’accroche intéressante qu’ont choisie plusieurs médias pour célébrer (du moins, commémorer) le centième anniversaire de cette pièce de sous-vêtements, interviews des propriétaires à l’appui. Toutes féminines évidemment, alors qu’à l’origine, la culotte, pas encore ‘petite’, est plutôt une affaire d’hommes, un raccourci des ‘hauts de chausses’ (les futurs pantalons) créé en 1515, année historique.

Culotte, nom commun féminin, est en fait un diminutif du masculin…’cul’; il ne s’agit donc pas d’une déformation de ‘cul-haute’ (bien que ce soit exact ‘géographiquement’) mais une déclinaison de cul-otte, comme menotte est une petite main, roulotte une petite (voiture) qui roule, et calotte une petite coiffe vissée sur la tête (1).

Mais avant d’arriver à la culotte, il a fallu passer -linguistiquement- par le verbe ‘culer’ (premier sens: re-culer), puis le culot, c’est-à-dire la partie inférieure d’un objet, la base ou le fond. C’est ainsi qu’après le ‘cul-de-sac’ (le fond de la rue) dès le 13ème siècle, on a formé le culot d’une lampe (son pied puisqu’il n’y avait pas encore d’ampoules électriques) et celui de la pipe (le fond du foyer à tabac) qu’il faudra régulièrement culotter! A la Renaissance arrive la personne qui se tient devant ‘le fond d’une assiette’ pour mendier, le…cul-de-jatte (l’assiette), et le fameux ‘petit-cul’, la culotte (2).

Le terme ne désigne donc pas la partie charnue de l’individu(e) mais les chausses raccourcies, ces ‘hauts’de jambe si caractéristiques des costumes aristocratiques contemporains de François 1er, les pauvres ou tout simplement les hommes du peuple qui ne pouvaient s’en acheter devenant forcément des ‘sans-culotte’, c’est-à-dire des citoyens tenus aux bas de laine (les jean’s de l’époque) et non des révolutionnaires fesses-à-l’air.

Les siècles suivants verront la naissance de plusieurs mots dérivés grâce aux cercles de jeu, comme la ‘culottée’, adaptée en ‘déculottée’ dans le langage commun pour désigner une perte magistrale ou un manque de chance; celui qui osait miser le tout pour le tout avant de remporter la mise était donc…’culotté’, d’où le sens actuel (même s’il s’agit d’une queue de poisson sur l’autoroute). Le perdant n’aura plus qu’à se ‘prendre une culotte’ (une cuite), à moins de ‘se déculotter’ devant l’adversaire, une façon de dire, au sens figuré, qu’on cède à ses exigences (surtout dans les affaires), sauf si vous jouez au strip-poker sans doute où la chose risque d’être au sens propre. Pas toujours comme la culotte…

(1) Par conséquent, à force d’user ses fonds de calotte (qui rétrécissait), on a obtenu (au 18ème siècle) le calot, la coiffure des militaires, paradoxalement plus grand cette fois!

(2) Petite-cul-otte est donc un pléonasme…


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