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Danemark

L’évément du premier jour de 2012 n’est pas qu’il y a des feux d’artifices tout autour de la planète (et chaque année dans les mêmes pays, si vous remarquez le choix des media), mais que nous avons un nouveau président, à tout le moins une nouvelle présidence, celle de l’Europe, désormais dirigée par le Danemark, dont le premier travail va être de résoudre la crise de la zone euro, dont…il ne fait pas partie (!), mais dont l’étymologie est instructive.

Elle est surtout historique, même si cet article va devoir caricaturer l’évolution de l’Europe pour en arriver directement au mot. Nous sommes vers le 5è siècle après JC, et le continent est parcouru par une sorte de «dépression anti-cyclonique», une bourrasque d’envahisseurs centrée sur l’Europe…centrale et tournant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre (imaginez, une seconde). Résultat: une sorte de dissémination des peuples (et de leur langue!) un peu comme une semeuse jetant ses grains de la main…gauche. Parmi ces graines, se trouvent différentes «tribus»; ceux qui iront le plus ‘loin’? Les Angles et les Saxons (futurs locataires d’une Terre de l’autre côté de la Mer du Nord), puis les Francs (futurs campeurs des bords de Seine). Resteront dans le coin (entre autres): les Hérules, les Jutes, les Frisons, et les…Danes.

Ce sont ces Danes -d’Europe Centrale donc, vous avez noté- qui vont prendre possession d’une partie des territoires du nord, mais une zone si petite qu’on va considérer qu’il s’agit simplement d’une frontière entre les Germains et les Scandinaves. Or, à cette époque, il existe une racine germanique qui signifie la frontière, la limite, qui est «marka», ce qui donnera une marque en français. Rien à voir avec le nom commercial d’une entreprise, il s’agit bien du tracé que vous faites quand vous voulez découper un matériau, bois, métal ou tissu.

De fait, la «frontière des Danes» (ou avec les…) va logiquement devenir le Dane-mark, et le tour est joué; il est d’ailleurs assez étonnant de voir que, quinze siècles plus tard, ce pays est toujours une sorte de zone-tampon culturelle entre l’Allemagne et les pays scandinaves, sans doute depuis qu’on y a créé, vers le 8è siècle, le ‘port des commerçants’, qui se dit en germain (transcrit du danois), ‘Kopen-haven’, évidemment Copenhague en français.

Remarquez au passage que cette «marque» est restée présente dans la langue française: un temps maintenue en vieux-français, la racine a gardée tout son sens originel dans des noms de lieux (principalement gascons) comme Lamarque (la-marque) en Gironde, sorte de ‘check-point’ sur l’estuaire, qui servait à surveiller le passage éventuel de Vikings (ou d’autres, plus tard) navigant vers Bordeaux. Ce sens de ‘limite’ est si fort qu’il va donner son nom au fonctionnaire chargé de surveiller un territoire ‘aux marques’ (on dit aussi aux marches, c’est le même mot) d’une région, le…marquis, l’homme bien dans son rôle puisqu’il savait forcément prendre ses marques!

Pour finir, petit retour en arrière, dans le temps mais surtout dans l’espace de nos ‘tribus d’Europe centrale’ émigrées vers le nord: le peuple qui nous intéresse a bien laissé une trace (et une preuve) spectaculaire(s) de son origine géographique: les tout-premiers Danes habitaient sur les bords d’un fleuve, et c’est forcément le…Dan-ube (so far away from Copenhague)!


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