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Etymologies trompeuses

L’étymologie a parfois quelque chose de « magique »: dès que l’on sait que le moindre mot, le moindre nom ont un sens, il est souvent amusant, et parfois aisé, de trouver, coûte que coûte, une explication à chaque lieu, même si on doit pour cela un peu « forcer la main » des dictionnaires de racines. La preuve:

PEYRILLAC (et MILLAC) (24)
Il s’agit d’une petite ville du Périgord Noir, tout à l’est du département de la Dordogne, commune au nom tout à fait équivoque de..Peyrillac. En fait, deux villages autrefois distincts, Peyrillac et Millac-le-sec ont été réunis par ordonnance royale au début du 19è siècle. Pour une fois, prenons les mots au pied de la lettre: s’il y a un Millac… »le sec », c’est que justement une partie de l’histoire de Peyrillac (le « mouillé » donc?!) a été marquée par des inondations, venues noyer le village initial. Le traumatisme en fut probablement si grand qu’une légende s’est immédiatement mise en place, laquelle explique que Peyrillac doit son nom à l’expression « Péril il y a »!

Par-delà la frayeur compréhensible de voir débouler dans la vallée un tsunami périgourdin venu d’une retenue d’eau en amont, la topographie contredit complètement cette explication fantaisiste basée sur un jeu de mots. Et pour cause: une partie de la vallée est (était) très verdoyante; l’autre très pierreuse…Pierreuse, vous voulez dire, « pleine de pierres », comme le mot « peyre » en occitan? Voilà qui conviendrait sans doute mieux à l’appellation du lieu. Sauf, éventuellement, à trouver un propriétaire romain appelé Petrus (Pierre, en français) dont le domaine aurait pris le surnom de « Petrillac » (le domaine de Pierre), puis « Peyrillac », avec une terminaison classiquement gallo-romaine en « -ac ».

Même équivoque linguistique (et mauvaise interprétation, à cause du jeu de mots) avec le slogan publicitaire bien connu « Lapeyre, Y’en a pas deux! », pour le fabricant de fenêtres et menuiseries diverses. LapeYre a évidemment un rapport avec le mot de patois la « pierre », et non avec « la paire », même si, ici, le sens a été « faussé » pour rentrer dans l’expression évoquée dans le slogan.

Autres exemples qui portent à sourire:

HOSSEGOR (40), que certaines rumeurs dans la bonne société des années 1900 attribuaient à la présence de… »horse-guards » britanniques (décidément, la présence -fictive- des Anglais en Aquitaine a une réputation tenace!). Il n’est évidemment pas question de beaux cavaliers de Sa Très Gracieuse Majesté venus patrouiller en casque à plumes sur les plages des Landes!
Il s’agit tout simplement (et bien plus logiquement) de deux racines d’origine gasconne, (h)osse + gor, qui signifient « gouffre profond »; bon d’accord, nous ne sommes pas à Padirac, il s’agit juste d’une allusion au « gouffre -marin- de Capbreton », tout proche.

Même(s) remarque(s) pour BISCAROSSE, qui n’a rien à voir avec « deux-carosses »! comme on l’entend parfois, mais avec deux autres racines issues d’un dialecte très ancien et antérieur au latin, occitan, gascon, etc, que l’on appelait « Aquitanique » (époque celte). Ces deux mots sont « biskar » + « -osse ». Biskar évoque une crête, une…dune (évidemment), où seraient venues s’adosser les premières maisons d’un hameau, créant ainsi un lieu (« -osse », cette terminaison étant, sous la forme -osse ou parfois -os, la marque d’un locatif, comme dans Seignosse, Tosse, Josse, Navarosse; ou encore Pissos, Mios, Biganos, Caudos, lesquelles n’ont rien à voir avec un légendaire « bateau grec » échoué, ni même avec le moindre…os (tant qu’à faire)!


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