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Dupont-Aignan (Nicolas)

Nous sommes quasiment fin-prêts pour la campagne présidentielle, au moins étymologiquement parlant, puisque tous les noms des ‘ténors’ ont été traités dans ces colonnes ces derniers mois, à des occasions diverses (1). Tous? Presque, car un candidat cherche désespérément à faire entendre sa voix (et y arrive ce dernier week-end) pour proposer une autre…voie: Nicolas Dupont-Aignan. Que cache cet homme ‘double’?

Il s’agit bien évidemment d’un patronyme formé de deux mots distincts, témoignages généalogiques d’un rapprochement de deux familles, à une époque ou à une autre. Depuis toujours, cet ‘attelage’ (terme technique) de noms témoignait d’une démarche quasi-obligatoire de préservation de patrimoine lors d’une alliance dûment contractée; depuis quelques années, il est heureux que la même combinaison puisse représenter de temps en temps une simple volonté de réunion de familles, même s’il peut s’agir également d’un souhait pour faire continuer à exister un nom après divorce.

Le ‘Dupont’ ne posera sans doute aucun problème pour reconnaître la traditionnelle forme d’un nom dit « de provenance », l’ancêtre de la famille concernée ayant été désigné, à un moment donné, comme (l’homme qui habite près) du-pont, le problème étant que la France étant devenue un grand pays de ponts, on ne sut plus, très rapidement, de quel pont il s’agissait, d’où les variantes en Dupond, Dupondt, Dupons, etc, ce qui en fait, avec les Martin, les Durand et les Dubois, l’un des trente noms français les plus répandus.

Nous reste donc l’énigme ‘Aignan’, ni participe présent déformé (aignant?), ni prononciation sudiste de ‘oignon’, ni terminaison érodée d’un nom plus complet (plaignant? Saignant? Régnant?); rien de tout cela: il s’agit d’un ancien ‘prénom/surnom’, dont la première (et officielle) forme est Agnan, mot devenu célèbre au 5è siècle grâce à l’évêque d’Orléans. Il est souvent question ici de cette habitude onomastique qui consiste à baptiser quelqu’un du nom d’un personnage particulièrement charismatique de l’époque (2). Or, ce monsieur avait conquis son titre de gloire en empêchant le féroce Attila (celui qui avait des semelles désherbantes et un steack haché en guise de selle) d’entrer dans sa bonne ville. Du coup, les Aignan, Aigné, Aignas et même Agnani (en Italie) vont se multiplier dans la France du Moyen-Age.

Vous allez me dire, c’est bien beau tout çà, mais ce nom d’Agnan, il ne l’avait pas trouvé au bout de sa crosse, l’évêque! Et vous avez raison: lui-même en avait hérité via ses ancêtres…romains, lesquels portaient le nom ‘Anianus’, adjectif qui signifie ‘celui qui habite sur les rives de…l’Anio’, rivière située à l’est de Rome et affluent du Tibre. Ce quartier fut particulièrement connu dans l’Antiquité pour avoir accueilli l’un des premiers aqueducs (sous le règne de Caligula).

Bref, Notre Nicolas (Dupont)-Aignan a donc le choix entre deux options étymologiques: soit enjamber largement la banlieue Est pour gagner le pouvoir, soit s’opposer à Nicolas le Barbare…

(1) Tapez ‘révisions’ dans le champ de recherche en haut à droite
(2) Si vous trouvez çà bizarre, dites-vous que c’est la même chose quand vous appelez votre fille «Emilie» (Jolie) ou votre fils «Brad» (Pitt)…


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2 commentaires au sujet de Dupont-Aignan (Nicolas)

  1. quel rapport avec de saint aignan sous louis XIV?

  2. Rien à voir
    Dans la recherche de la noblesse de Caen de 1666 on parle de la famille Dupont ecuyer (donc noble) d’Aignan.
    C’était les Dupont de St-Aignan

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