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Fainéant(s)

«Vous me ferez un mot, pour la rentrée?» Voilà, c’est fait! Huit lettres, pas mieux: le dernier à avoir acquis une notoriété historique n’en comportait que…sept (karcher). Hormis le plus fort de tous, attribué (à tort) au Général Cambronne, le mot de cette fin d’année 2017 était pourtant déjà dans l’Histoire en tant qu’adjectif indissociable de certains rois mérovingiens (7ème siècle après JC) que la légende romantique pseudo-républicaine du 20ème siècle représentera dans les manuels scolaires affalés sur les chariots royaux. Mais les Rois Fainéants étaient-ils vraiment des rois fainéants?

Il paraitrait (d’où leur réputation). On disait d’eux que «…la famille des descendants de Mérovée ne faisait preuve d’aucune vigueur et ne montrait en elle-même rien d’illustre (…) et se contentait de porter le nom de roi, d’avoir les cheveux flottants, la barbe longue, de s’asseoir sur le trône et de représenter l’image du monarque…». Tout le portrait des ‘monarchies présidentielles françaises’ (*) depuis quelques Républiques, c’est en tout cas ce qu’a (aurait?) voulu dire Emmanuel Macron au sujet des ex-locataires de l’Elysée dans l’une de ses dernières saillies médiatiques.

D’ailleurs, dans un passé récent, le dernier à utiliser le mot pour se plaindre de l’inaction ou de l’incurie de son prédécesseur au poste suprême fut en réalité un certain Nicolas Sarkozy, qui visait en l’occurrence Jacques Chirac. Après les-dits rois, il y aurait donc (eu) des ‘présidents-fainéants’, qui auraient feint une certaine faim (de pouvoir) afin (ou aux fins) d’éviter de mettre fin à un certain refus des responsabilités? Car si telle est la définition du verbe, il y a en réalité deux racines qui se sont télescopées!

Contrairement à ce qui se dit (et s’écrit) de façon lapidaire dans quelques livres, il y a en effet peu de chances -linguistiquement parlant- pour que le mot ‘fainéant’ qualifie celui qui fait-néant, exemple parfait du jeu de mots facile qui tombe à pic car tout le monde le comprend et le sens semble si limpide. Or, un fainéant ne fait pas ‘rien’ (néant), il…feint de faire quelque chose, ou plutôt non, il feint de ne rien faire, c’est donc qu’il fait quelque chose, même un peu, ce qui -par définition- n’est pas rien (vous suivez?)!

En fait, il n’y a pas d’autre différence entre les deux mots que la recherche d’une orthographe plus familière avec ‘fainéant’, l’autre étant le participe présent d’un verbe d’apparence plus compliqué à conjuguer (feignant), d’autant qu’il faut réfléchir une seconde pour savoir comment caser correctement ce -gn- toujours traitre (pourquoi dit-on ‘onion’ alors qu’on écrit ‘oignon’, et ‘companion’ quand on écrit ‘compagnon’? C’est là qu’est la feinte…)

En attendant, le fainéant (ou la fainéante) n’est simplement qu’un feignant (ou une feignante) qui fait semblant de travailler, et qui en fait forcément un minimum: hors de question pour lui (ou elle) de ne rien faire du tout, le bon feignant doit donner l’impression qu’il est suffisamment actif pour qu’on ne se pose même pas la question de son ardeur, sinon ce n’est plus de la fainéantise, c’est du tir-au-flanc (à l’armée), de la grève (au bureau) ou du refus d’obéissance pour faire son lit (à la maison).

Vous comprenez désormais à quel point la citation présidentielle ne saurait en aucun cas viser ces vigoureux manifestants qui défilent bruyamment pendant des heures dans les rues ou détruisent avec force les machines de leur usine, eux qui mettent tant de coeur à l’ouvrage qu’on ne songerait jamais à les traiter de paresseux! Finalement, peut-être notre salut viendra-t-il de…la Belgique: il faudrait adopter en français le terme de nos voisins wallons, celui de ‘feneyant’, qui semble nettement plus avenant ou même…seyant. A condition bien entendu de ne pas rester le cul par terre comme des feignasses, même étymologiquement!

(*)…et de quelques autres européennes, non?

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