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frondeurs (ministres)

Aujourd’hui, nom commun (ou adjectif, selon votre utilisation) revenant comme un boomerang dans l’actualité du 21ème siècle, les frondeurs, allusion évidente à cette période de trouble politique pendant la jeunesse de Louis XIV. Or, la Fronde, avec une majuscule, a bien un rapport direct avec une fronde, arme dérisoire des gamins de 1650 qui tiraient les pigeons (entre autres) dans les fossés de Paris. Et, comble d’ironie, c’est à un poète aristocrate que l’on doit, étymologiquement, cette volée de cailloux à la face de Giulio Raimondo Mazzarino, ci-devant cardinal de France.

En effet, c’est un certain François Le Coigneux de Bachaumont (1624-1702) qui trouvera le surnom de cette ‘guerre burlesque’ (au début), car il disait que les opposants à la politique du roi ressemblaient «aux écoliers qui, jouant à la fronde, se dispersaient à l’approche des officiers de police pour recommencer dès qu’ils avaient le dos tourné »…On comprend bien comment cette ‘intifada’ (la révolte des pierres) avant l’heure a pu donner le sens commun de frondeurs, c’est à dire ceux qui sont mécontents et donc osent s’attaquer au pouvoir avec des moyens dérisoires, en tout cas non officiels ou non autorisés. Seule condition: savoir manier la fronde correctement, au risque de se prendre le projectile en pleine figure, ce qui n’est jamais arrivé à celui qu’on surnomma à la télévision française ‘le…Robin des Bois des années 60″ (sic), un certain Thierry La Fronde.

Car l’outil en question était source de sarcasmes, y compris au sein des ennemis du Cardinal (Mazarin, puis Richelieu): en pleine période de soulèvement, la fronde devint non seulement le nom de cette guerre civile larvée mais aussi…l’objet à la mode! On se moquait particulièrement des cordons qui pendaient des chapeaux des cardinaux, parce qu’ils avaient une forme de fronde (on est plus près des ‘bolas’ argentines, mais bon, on a échappé au pire…). Du coup, tout détail vestimentaire pouvait devenir ‘à la fronde’, des noeuds de pourpoint ou de robes, en passant par cordons et rubans, du moment qu’ils avaient cette forme en ‘v’.

D’ailleurs, à l’époque, on disait encore souvent ‘la fonde’, terme créé au 12è siècle d’après le latin ‘funda’, qui désignait précisément la bille de plomb, le projectile lui-même et non son support. Ce n’est que plus tard qu’intervint un phénomène de ‘rhotacisme’, l’insertion d’un ‘r’ dans la prononciation’, peut-être destiné à accentuer la description de la force du jet. Car, pour un Romain, ‘funda’ est une forme…d’onomatopée, un mot composé d’après le bruit de l’action: ‘fffffun-‘ quand vous lâchez l’élastique, et ‘…ddda’ quand la bille atteint sa cible. Analyse poétique et plausible, mais pas certaine, comme souvent en étymologie.

Il n’empêche: il existe dans le sud de la France des familles Fronde (ou Fronda, pour ceux qui ont gardé l’orthographe occitane), qui sont parfois les descendants de frondeurs, c’est à dire de soldats outillés de l’arme en question (on espère en appoint d’autre chose); mais, le plus souvent, les Fronde n’ont rien à voir avec l’instrument mais avec les…frondaisons, homonyme tout à fait distinct d’après le latin ‘fronda’ cette fois, qui évoque un feuillage, en général touffu ou assez serré pour servir d’abri. De quoi mettre à l’ombre quelques déclarations intempestives pour le gouvernement actuel. Sauf étymologiquement bien sûr.

nb: à toutes fins utiles, vous retrouvez dans les archives les chroniques sur Hamon (août 2013) et Montebourg (mai 2012), et même le terme ‘ministre’ (novembre 2011). Tapez simplement le mot en haut à droite de cette page.


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