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Front

Le mot du jour concerne un parti politique qui doit af-fronter un problème crucial: faut-il continuer à faire (figurer) Front avec l’adjectif National, ou changer front-alement d’intitulé, afin de changer d’image de marque peut-être? A la création du nom, sans doute n’était pas question d’autre chose que de monter au front de l’électorat français pour essayer d’inscrire son nom au front-ispice de certains panneaux communaux. Le mot vaut pourtant mieux que ce genre d’ef-fronterie.

S’il a donné tant de noms composés, c’est déjà que la racine initiale est suffisamment forte pour supporter un transfert de sens dans toutes les directions; que ce soit d’abord, comme chez les Latins, pour désigner la partie du visage entre les sourcils et les cheveux. Or, le sens propre (si vous vous êtes bien lavé la face) va rapidement évoquer une certaine volonté, voire une agressivité certaine: que ce soit pour aborder un adversaire ‘de front’ (sans détours) ou pour tenir tête à quelqu’un de manière ‘effrontée’, c’est-à-dire en avançant le front pour le provoquer, le regard fixe en sus. Au 15ème siècle, le mot ira même jusqu’à signifier ‘celui qui n’a pas assez de front pour rougir’ -sous-entendu de son effronterie- désormais considérée comme une tromperie!

Normal donc que tous les sens figurés qui en découlent aient une certaine consistance, depuis le (modeste) frontail pour protéger la tête des chevaux au combat ou le large muscle occipito-frontal du crâne censé protéger (au mieux) le cerveau humain, jusqu’au fronton (de bâtiment) parfois carrément transformé en mur de renvoi (à la pelote basque) ou à la terrible ligne de guerre entre deux armées, d’où parviennent régulièrement des ‘Nouvelles du front’.

On oublie cependant le plus ‘ouvert’ (enfin, selon les périodes) de la famille, la limite qui permet de faire front avec son voisin, la front-ière, qui peut aller du sas étanche d’un no-man’s land à la coréenne au pont routier qu’il suffit simplement de franchir pour aller travailler tous les matins au plus grand bénéfice des frontaliers (ou front alliés; ou front à lier, comme vous voudrez)!

Et savez-vous qu’il existe en France de nombreuses familles Front (il doit même y en avoir au…Front de Gauche), héritières d’un surnom médiéval d’un homme qui avait le ‘front large’ (de surface ou d’esprit, je ne saurais dire); le nom a été popularisé dès le 1er siècle après JC par un noble périgourdin qui deviendra à la fin de sa vie le premier évêque de Périgueux (la cathédrale aux célèbres coupoles porte toujours son nom).

Peut-être le Front n’était-il à la base qu’une Fronde, ce mouvement de révolte(s) qui a troublé le 17ème siècle royal, bien que son étymologie soit tout à fait différente: on remonte pour cela à l’antiquité grecque, où un mot très technique (‘sphénodê’) qui désigne une élingue de bateau va prendre progressivement le sens d’une corde ou d’un bandage élastique, lequel servira un jour d’emblême (et de lance-cailloux) à un jeune noble exalté (de fiction) en collant vert du nom de Thierry de Janville, plus connu sous le nom de Thierry-la-fronde.

L’arme de jet la plus primaire inventée par l’homme deviendra rapidement symbole de résistance face à un adversaire plus important (en nombre ou en taille), tel le David de Goliath, ou toute révolte minoritaire face à un représentant ou un groupe légitimes (les Frondeurs). Et signalons au passage le dernier homonyme du front, celui des branches de feuilles qui deviendra la ‘frondaison’, en conservant un ‘d’ final pour bien faire la différence avec un éventuel frontisme. Y compris donc étymologiquement.


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