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Fruits et légumes…

Actualité toujours, et rugby encore, même s’il va être question de fruits, de fleurs, et de légumes, car beaucoup d’internautes fidèles de ces chroniques sont intervenus pour demander des éclaircissements au sujet des différents symboles lus, vus ou entendus ces derniers jours dans la presse. On a en effet parlé de pomme (Apple), de poireau (le XV du Pays de Galles), mais pas de scoubidou. Intéressons-nous aujourd’hui à un légume aussi banal qu’extraordinaire, en tous cas étymologiquement.
Petite remarque préalable en liaison avec le sujet précédent (Wilkinson), dont on a dit qu’il était une forme de William, donc un équivalent de Guillaume, à cause de l’alternance W/G. Observez ici que le pays celte qui se dit ‘Wales’ en anglais, correspond bien en français au pays de…’Galles’, voilà un autre exemple! Mais revenons à nos poireaux, terme affectueux dont nous affublons les joueurs gallois (1). Le légume est en effet le symbole de cette nation rugbystique, tout comme la rose, le chardon, le trèfle ou l’oeillet peuvent évoquer d’autres pays, que ce soit en sport ou pas. On se dit quand même que les peuples ont toujours le besoin de se représenter mentalement en s’appropriant des caractères ou qualités attribuées à des objets, des plantes ou des animaux. Exemple: les français, qui ne font pas dans la violette sauf à Toulouse, ont écopé d’un coq orgueilleux (souvent à tort) à cause des Romains, mais ceci est une autre histoire.
En fait, le premier symbole gallois est aussi un animal, deux même et pas n’importe lesquels, des dragons (!), un rouge et un blanc dont les couleurs sont toujours sur le drapeau officiel de la “région”; le dragon rouge représentait l’occupant breton (= anglais, à l’époque), monstre prestement mis au pas par l’enchanteur Merlin (aucune allusion à la reine d’Angleterre). Quant au poireau, plus inoffensif même avec une vinaigrette ratée, on le doit à un certain David – pas celui de Goliath – car il fut une époque où l’Eglise en pleine expansion, soucieuse de libérer ces peuples du Nord sauvages qui adoraient de multiples idoles, envoya des missionnaires pour évangéliser les régions mécréantes.
Parmi les représentants commerciaux de l’entreprise, (St) Patrick s’occupa de la zone de l’Irlande, et (St) David de celle du Pays de Galles justement. Un jour, les gallois durent se battre contre une tribu rivale; or, à cette époque-là, on n’avait pas forcément d’uniformes pour se reconnaitre sur le champ de bataille. Alors, comme on se battait sur l’emplacement d’un champ de…poireaux, St David demanda à ses troupes de se munir du légume en question pour se distinguer les uns des autres, d’où le symbole définitif en question, que vous retrouvez encore actuellement sur l’une des faces de la monnaie galloise. La tradition veut même que, chaque année, la plus jeune recrue du régiment des gardes gallois croque un poireau cru en public, en souvenir de l’événement…
Mais au fait, puisque maintenant vous savez le pourquoi de la chose, quel est le pourquoi du mot, car souvent, le mot et la chose…Eh bien, incroyable mais vrai, le poireau ‘descend’ de la…poire, d’un point de vue linguistique s’entend. Et c’est encore une histoire de symbole, en fait de forme symbolique, puisque le mot “poireau” est un diminutif qui signifie petite-poire, ce qui est bien le cas quand vous observez la forme du bulbe du légume! Du latin “pira” on avait fait le mot poire, lequel va devenir “porreau” en vieux-français (mot encore usité dans certaines régions), puis poireau. Il existe même une “poirée”, variété de blette dont la base des tiges renflée représente la même forme que la poire ou le poireau.
Et c’est ainsi qu’il y a des familles Poireau (ou Poireaud, Poireaux, Poirot -de vrais Hercules- et Poirault), par transfert de nom du légume sur la personne qui les vendait sur les marchés du Moyen-Age, des gens parfois devenus plus tard de grosses légumes. Cà vaut toujours mieux que d’avoir un poireau sur le nez (pensez à la forme de la verrue) ou que de passer pour une poire (fruit délicat et fragile auquel les « joues » renflées donnent un air bête, si, si!). Finalement, le seul avantage de la poire serait-il de nous garder son jus « pour la soif », surtout si vous faites le poireau (planté droit tout seul au milieu d’un champ) en attendant quelqu’un!

Pour en terminer avec cette histoire de poireau à la boutonnière sur le champ de bataille, on se dit qu’heureusement le cultivateur local n’avait pas planté des citrouilles, cela aurait été moins pratique à la boutonnière; pire encore, certains historiens tatillons prétendent qu’il ne s’agissait pas en fait de poireaux mais, en raison d’un aspect vaguement identique, de plumes d’autruches arrachées aux trophées ennemis! On ne sait pas vraiment où les gallois avaient mis leur poireau pour se reconnaitre pendant la bataille, mais je me demande si la vision du XV gallois ainsi affublé gagnerait vraiment au change, y compris étymologiquement!

(1) rien à voir avec…gaulois! Nous y reviendrons.


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