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Gentil (Pascal)

L’animal (le serpent) est l’un des plus imposants au monde, tout comme le champion (1.98m/98kgs à l’époque). Aujourd’hui, il se dit que ce serait plutôt pour des ambitions ministérielles que le sportif d’origine martiniquaise se préparerait à l’attaque, histoire d’étouffer le bilan de l’ex-nageuse en poste Roxana Maracineanu. Gentil ou pas gentil?

La question ne se pose justement pas en ces termes car, contrairement à la première réaction que l’on pourrait avoir, les Gentil ne sont ni mignons ni aimables, du moins pas tout de suite…Il y a en effet dans ce mot la racine latine ‘gens’ (prononcez ‘guainns’, pour éviter toute équivoque avec les ‘vrais gens’), celle qui donnera toute une famille de mots, au sens le plus strict! 

Comme par exemple ‘génétique’ (la trace de la famille), ‘gentilé’ (le nom de la famille locale), gén-ération (la succession des membres de la famille), gén-ôme (la combinaison chromosomique héritée de la famille), ’gentilice’ (le nom de la famille romaine), ’générique’ (la ’liste familiale’ qui a fait le film) et même ‘généreux’ (voir plus loin), puis gentillesse (idem) et entregent: il vaut donc mieux l’écrire ‘gent’, comme l’autre mot qui entrainera le sens (actuel) de gentil, le gentilhomme.

A l’origine, cet ‘homme-gentil’ est tout sauf un mec sympa: il s’agit tout d’abord d’une histoire de races, et pas n’importe lesquelles: dans le Nouveau testament, l’adjectif en question qualifie tous les peuples qui ne sont pas de la race (précisément) élue, Israël. De façon plus générale, les ’gentils’ (ou gentiles, en latin) vont devenir les païens (pour ne pas dire les barbares), ceux d’une ‘autre famille’. 

Chez les Romains, le terme va marquer la provenance familiale, la lignée donc de la personne; d’où parfois la fausse multiplication des ‘noms’, comme Julius Caius Caesar ou Nero Claudius Caesar Augustus Germanicus (de son petit nom Néron), par nécessité de dire le ou les prénom(s), le nom de la famille, éventuellement le parrain ou le protecteur, le titre et plus si consanguinité.

Or, comme le bas-peuple n’avait pas toujours l’honneur d’être ‘nommé’ (d’où l’apparition de ces futurs surnoms basiques qui deviendront un jour la majorité de l’état-civil), seuls les riches ou les nobles auront la possibilité de décliner une ascendance intéressante; et petit à petit, le terme va, de fait, être réservé aux gens de ‘race noble’, d’où le glissement vers ce gentilhomme paré de qualités courtoises et romantiques tout à fait tardives…

Car pour les gens du 12è siècle, le ‘gentil-homme’ n’est par conséquent qu’un ‘fils de bonne famille’, un chien (ou chiot) de race qui est forcément bien éduqué, y compris au maniement des armes, donc supposé courageux et valeureux. Conséquence: les Gentil étaient parfois belliqueux! Péripétie supplémentaire: le sens de beau s’est souvent rajouté à la notion de bonne famille; pour nos aïeux, les riches et les puissants avaient une belle gueule, soit physiquement (ça facilite la vie pour trouver une princesse) soit vestimentairement (un laid devient beau dans un beau costume). 

Voilà donc un sens beaucoup plus fort que la délicatesse fleur-bleue à laquelle on confine le mot aujourd’hui, quand ce n’est pas carrément de la niaiserie ou de la moquerie («Je ne voudrais pas être méchant, mais il est gentil»). Notre prétendant musclé pourrait donc se révéler plus agressif que sa carte d’identité pourrait le laisser croire. En tous cas étymologiquement.


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