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Goulard (Sylvie)

Pour sa première sortie auprès des soldats en mission au Mali, je ne sais pas si la nouvelle ministre des Armées (oui, le genre est devenu ambivalent) s’en est mis plein la gueule au mess des officiers, mais ce qui est sûr, c’est que cette femme saura probablement faire entendre sa voix, et pas qu’un peu si l’on en croit l’un des -nombreux- sens de son nom, ou plus exactement de celui de son ancêtre, et plus précisément encore de celui de son Guillaume de mari.

En effet l’ex-Mademoiselle (si, ça exitait à l’époque) Grassi porte le surnom d’un homme forcément un peu extrême (déjà, Grassi, c’est la version italienne de…gras), puisque, conformément à la tradition, cette variante de la ‘goule’ (le mot se dit encore dans plusieurs régions) représente l’ancien nom de la…gueule évidemment. Or, pour bien suivre le trajet de cette étymologie, il va falloir avaler quelques surprises: à l’origine, le mot est latin (gula) et concerne en fait l’oesophage (hez les humains) ou le gosier (chez les animaux); puis on passe de l’intérieur du…goulot ou goulet (même mot pour un rétrécissement de parois montagneuses que opur la forme du haut de la bouteille) à ce qui se voit de mieux à l’extérieur, la bouche.

Ce qui explique que la racine a évolué dans deux directions: d’rune part le surnom de quelqu’un qui…a de la gueule (éventuellement qui la fait, mais c’est pas obligatoire) autrement dit un homme à la parole sonore, surtout si, comme c’est le cas ici, il a hérité du suffixe régulièrement péjoratif en -ard, bref un…gueulard (14ème siècle). De là vient la confusion puis la spécialisation réservée aux animaux, la gueule restant plus ou moins synonyme exclusif de museau d’une bête (qui aboie, par exemple), sauf quand vous voulez agresser votre voisin (ta gueule!).

Heureusement, le sens commun va rapidement préférer retenir et privilégier l’autre version du mot, celui qui va flatter le palais en faisant des Goulard, Goulart, Goulin et même certains Gouin des gens capables de ‘s’engouler’, c’est-à-dire de s’en mettre plein la gueule. Du coup, le qualificatif va osciller entre bon vivant (gourmet) et grande gueule (gourmand), le patronyme qui nous intéresse étant, là encore, plutôt du côté des gloutons que des fins goûteurs.

La preuve, c’est que le repas qui leur est dédié s’appelle bien un ‘gueuleton’, que vous arroserez avec une large ‘goulée’ du vin qui vous convient. Sauf si vous avez un appétit d’oiseau, comme l’engoulevent (littéralement, celui qui prend le vent dans sa gueule), une espèce qui vole avec le bec ouvert afin de ramasser tout insecte un peu tête-en-l’air.

Ne faites pas comme lui si vous êtes un humain, sinon vous aurez l’air de celui (ou celle) qui a la bouche -bétement- béante, autrement dit le/la bé-gueule, sauf si c’est pour éliminer votre repas en dé-gueulant, ce que certains ne manqueront pas de trouver dé-gueulasse, surtout si ça dé-gouline partout…Pas de quoi pourtant s’en-gueuler au sujet de cette alternance goule/gueule, car, pour la photo officielle sur les marches du perron de l’Elysée, Sylvie a forcément de la gueule. Y compris étymologiquement.


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