Le site qui vous aide à comprendre le vrai sens de votre patronyme

Gourault (Jacqueline)

Dur, dur, de saluer dans ces colonnes l’arrivée (de la rue d’à côté: c’est l’ancienne ministre déléguée de Gérard Collomb à l’Intérieur) de la nouvelle ministre à la Cohésion des Territoires, etc (je résume). Difficile également de se tromper sur l’origine de son nom, puisque ce Gourault caractéristique des bords de Loire (ou Gouraud plus au sud, en Vendée) a un rapport direct avec le verbe français -plutôt ancien- souvent écrit (se) gourrer, mais dont l’orthographe académique est gourer, ce qui n’arrange pas vraiment les choses…

Dans les premiers écrits, autant dire le 15ème siècle, il y a une racine un peu bizarre qui circule dans le vocabulaire médiéval, peut-être due à un ‘gurur’ de source arabe, au sens de tromperie. Plus probable est un dérivé de la syllabe d’inspiration germanique ’gorr’, sonorité à la fois gutturale et ‘rrrèche’ donc péjorative pour nos oreilles modernes, et qui vient cette fois directement de l’onomatopée qui caractérise un…goret!

Hélas, goret est le diminutif de Gore, Gorre, Goure ou Gourre, bref, quel que soit le bout par lequel vous l’attrapiez, il s’agit bel et bien du nom du cochon domestique. L’usage du terme est un peu dépassé aujourd’hui, sauf dans certaines campagnes où il désigne très précisément un cochon de première année.

Les premiers Goret semblent être originaires du nord de la France (Picardie), mais vont vite s’évader de la porcherie pour faire des Gourrat ou même Gourrinat (en Auvergne), des Gourrin, des Gourrel et même des Gorlini corses…Le (ou la) Goret qualifie donc un personnage sale comme un cochon, peut-être simplement négligé ou qui mangeait salement.

Au mieux, on peut y voir éventuellement le surnom du porcher lui-même; ou le portrait de quelqu’un qui racontait des…cochonneries (une personne paillarde) et même celui d’un ‘petit cochon rose’ comme on dirait aujourd’hui, c’est à dire un bonhomme avec un ventre bien rond (et des petits yeux?), l’imagination et le mauvais esprit de nos ancêtres étant sans limites et souvent fondée sur un parallèle (injuste) entre l’apparence physique et la personnalité psychologique.

L’origine de cette racine «gor-» qui commence à se faire entendre au 13è siècle est donc le cri d’appel du cochon (dites ‘gor, gor, gor’ en reniflant, pour voir). Or, curieusement, le goret va être éjecté plus tard à l’avantage du ‘cochon’, un mot créé sur…le cri d’appel du cochon (version 15è siècle), soit ‘coch, coch, coch’! Conclusion: les oreilles de nos ancêtres ont quand même pas mal évolué en deux siècles.

Le résidu -si j’ose dire- le plus sanglant actuellement est encore le mot saxon (devenu anglais) qui désigne la catégorie de films (ou de romans) dont le scénario déborde de scènes où l’on égorge les gens comme si c’étaient des cochons, soit le genre gore!

Alors, ne dites pas à monsieur Gourault qu’il est un cochon, ni à madame qu’elle est une…truie, autre mot pour désigner la femelle de la famille des suidés, dérivé lui de la ville de Troie car les Romains avaient retenu l’image du ‘cheval fourré (de soldats)’ pour l’appliquer à un ‘cochon farci’ (*).

Heureusement pour notre Jacqueline, il existe une autre possibilité de racine sur l’ancien adjectif ‘gorrier’ qui signifiait cette fois…élégant! Mais le mot n’est plus usité et semble surtout n’avoir pas eu beaucoup de succès dans le vocabulaire, à côté de l’encombrant magasin à jambon dont on vient de parler. Ne nous reste plus alors qu’à parier sur le nom de jeune fille de la dame, née Doliveux, variante fréquemment belge de ‘Dieu-le-veut’ (et non pas ‘des oliviers’, comme on peut le croiser sur un dictionnaire en ligne bien connu!). En matière de gouvernement, voilà une façon symbolique peut-être rendre à Jupiter ce qui est à Macron, au moins étymologiquement.

(*) D’où ‘procus trojana’, le cochon de Troie’ devenu ‘truie’. Je vous épargne une explication plus précise sur la façon de remplir une truie, celle exactement décrite dans l’expression latine et que vous trouverez bien tout seuls…


N'hésitez pas à soutenir ce site ! Il vous est possible de faire un don libre pour assurer un contenu régulier et sans publicité. Votre participation serait grandement appréciée !

 
 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.