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Hollande / Trierweiler

Beaucoup d’internautes se sont étonnés de ne pas avoir encore pu lire d’articles sur les patronymes du nouveau couple présidentiel français….L’une (Valérie Trierweiler) et l’autre (François Hollande) étaient déjà apparus en juillet et octobre 2011, au moment des ‘primaires » socialistes. En voici donc, à toutes fins utiles, la copie un peu réactualisée. Sauf étymologiquement bien sûr!

FRANCOIS HOLLANDE
Répondons d’emblée à la question qui taraude l’électeur lecteur: le nouveau Président de la République porte-t-il un patronyme qui a, oui ou non, un rapport avec “l’Autre Pays du Fromage”, comme le disait si bien une campagne de communication il y a quelques années? La chose parait assez impensable…et pourtant, cela est! En effet, Hollande fait partie des très nombreux mots qui sont des “noms d’origine”, non pas celle strictement de la personne en question, mais de l’un de ses ancêtres, qu’il s’agisse d’une ville, d’une région ou d’un pays. Le procédé, très fréquent en onomastique (l’étude des noms), servait tout simplement à indiquer sinon la nationalité (à l’époque, pas de débats là-dessus!) du moins la provenance d’une famille. Exemples traditionnels et néanmoins petit rappel:
Il y existe des Toulous(z)e (Michel), des Bergerac (Cyrano, d’une certaine façon), des Mauléon (Martine), des Lyon, des Beauvais, et tant d’autres. Il y a aussi des Normand (Jean-Louis), Lenorman (Gérard), Breton (André) ou Lebreton, des Savoy (Guy), des Provence (André), etc…Quant aux pays, voyez les Lallemand(t), Les Langlais, Les Lombard, les Flamand(t), les Basque, les Despagne, Despagnet ou (es-)Pagnol, sans compter les Deutsch (comme Lorànt) ou les Pollack/Polanski, selon que le mot a subi ou non une influence russe. Sans compter les France (comme Anatole…manque de chance, c’était un pseudo formé sur son prénom: il s’appelait François Thibault!).

Notre François “de Corrèze” (il est né dans les environs de Rouen) n’est évidemment pas de famille néerlandaise; d’ailleurs, lla Hollande est n’est qu’une des provinces des Pays-Bas (autour de…Gouda, forcément): contrairement à ce que l’on croit souvent, les deux mots ne sont pas interchangeables et synonymes! (De la même façon, l’Ile de France n’est pas la France, encore que certains semblent le croire). Il n’empêche, l’équivoque est presque dans l’étymologie: “holland” est formé de deux mots (flamands, évidemment), “hohl-land”, mot à mot la “terre creuse”, ce qui se passe d’explications quand on connait le niveau “sous-marin” du relief du pays en question. D’ailleurs, ne s’appelle-t-il pas les ‘Pays-Bas’ (=plus bas que le niveau de la mer, sous-entendu. Même chose avec tous les termes ‘étrangers »: Netherlands, Niederland, etc)

Certains (dangereux franco-belgo-centristes) prétendent qu’en fait le nom vient de “helle”, l’ancien nom de l’embouchure de la Meuse, d’où “le pays de l’embouchure” = hell-land, devenu holland(e). On reste quand même dans une histoire de toponymie, mais on ne va pas se battre contre des moulins à vent pour si peu). Bref, Mr Hollande n’a aucune raison d’avoir les boules (pardon, une tentation pareille, c’était Royal), car, non content de désigner de lointains ancêtres descendus de Mer du Nord, on peut faire plein de choses avec “hollande”:
S’habiller très raffiné, avec cette toile fabriquée là-bas et qui porte donc le même nom. Si on est moins regardant sur la qualité, ce sera du…demi-hollande (je vous le tranche dans quel sens?). On peut aussi penser à de la porcelaine de même origine, ou à cette grosse groseille très caractéristique (parce qu’elle ressemble à une boule de fromage rouge!); et comme on est dans un pays du Nord, on complètera le menu avec de la hollande, cette grosse pomme de terre jaune (et, à vrai dire, farineuse).
Un nom décidément très riche, ce Hollande; mais, à quelques kilomètres près, c’est Angela qui eût été contente si François se fût appelé…Lallemand!.

VALERIE TRIERWEILER
La journaliste de télévision (qui entend bien le rester) Valérie Trierweiler, compagne de François Hollande, devient donc ce qu’il est convenu d’appeler la ‘première dame’ de France. Voilà un nom apparemment complexe, sauf pour des lecteurs d’origine lorraine ou alsacienne, puisque l’étymologie de ce patronyme est fidèle à son apparence, strictement de provenance germanique, et même sans doute au-delà, vers le ‘nord de l’Est’, la Scandinavie…

Trierweiler (autre orthographe, Trierweiller) est en effet un mot qui a fait souche dans toute la zone germano-scandinave, et qui concerne donc aussi bien, pour notre pays, les régions dites de l’Est (2). Il y a dans ce terme deux parties, trier + weiler, chacun apportant un élément qui nous donnera la signification finale du vocable, plus facile finalement que sa simple prononciation.

On commence donc par le premier élément, Trier, lequel désigne une localité, que l’on reconnaitra de façon plus évidente en français sous la forme de Trêves. Il s’agit bien de Trêves, la ville allemande située sur la Moselle dans le land de Rhénanie-Palatinat; Trier en allemand justement, Tréier en luxembourgeois, Trêves en français…les trois noms viendraient d’une très ancienne racine nordique (‘threosk’) qui évoque un terrain inculte, une friche. On retrouvera d’ailleurs le même terme en ancien-français pendant quelques siècles, ce qui permettra de nommer des lieux-dits (devenus communes) comme Trieu, ou Trie (la Ville), Trie (le Château), dans l’Oise.

Il est probable que le mot se soit répandu de l’actuel Est de la France (comme pour Valérie) aux territoires scandinaves (comme pour un certain Lars Trier, cinéaste qui s’est octroyé une particule pseudo-artistocratique Von pendant ses études de cinéma au Danemark)…Passons donc au second élément, Weiler ou Weiller, que l’on comprendra aisément en écrivant l’un de ses autres variantes, Veiler(s), puis Villers ou Villiers en français! Il s’agit donc du nième avatar du mot latin ‘villa’, qui désigne un domaine, puis une ferme ou un hameau. On a donc, sur la même racine, Weiler en Lorraine, Weiller en Alsace, Villers en Picardie (comme le pseudo de l’homme de radio, Claude), Villiers en Vendée (comme l’un des patronymes de l’homme politique Philippe Le Jolis de Villiers de Saintignon)…Et enfin, encore plus ‘simplifié’ dans le sud, sous influence catalane, Vilar (comme l’homme de théâtre, Jean). Tous ces mot sont cousins, linguistiquement parlant.

En résumé, Trierweiler est le surnom ‘de provenance’ d’un ancêtre qui arrivait, sinon de l’actuelle ville de Trêves elle-même, du moins de l’un de ses domaines, propriétés, ou sites par elle administrés. On a probablement créé le mot à un moment de l’histoire de cette région où, sur le même fleuve Moselle, on vit la rivalité entre la ville allemande et celle de Metz en France, le phénomène expliquant sans doute ‘l’importation’ du mot dans notre pays actuel…Finalement, Valérie aurait peut-être dû garder son nom de jeune fille, Massonneau; outre une plus grande facilité de prononciation pour le téléspectateur français, vous savez, si vous lisez ces chroniques, qu’il s’agit là d’une aphérèse (un mot amputé de sa première syllabe) correspondant à ‘thomas-sonneau’, diminutif du prénom biblique.

* Pour les commentaires et contributions des internautes sur ce nom, tapez Trierweiler dans le champ ‘rechercher’ en haut à droite de cette page.


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