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Lamblin (Florence)

Il semble que l’un des cinq patronymes les plus demandés sur un moteur de recherche ‘mondialement connu’ est celui de la conseillère municipale du 13è arrondissement de Paris, dont on évoque la participation dans un système de blanchiment d’argent. Quel que soit le degré d’implication de la personne ainsi nommée, les medias ont tôt fait de répercuter l’écho d’une suspicion qui devient, depuis quelques jours, un bruit qui court avec insistance. Et puisque l’objet de ce blog est de rechercher quelle peut bien être la signification profonde du nom d’une personne, remontons à notre tour la piste d’un terme qui ne restera peut-être dans les annales que quelques heures.

Le mot frappe par son ‘hermétisme’: Lamblin ou Lambelin? Quand même pas Lambin? Ou alors L’Amblin? Dans tous les cas de figure, il faudrait retrouver la racine sur laquelle s’appuie le nom. Or, il n’y a aucun piège: la racine est intègre et correctement écrite (c’est Lamb-); on a simplement ajouté la marque d’un diminutif (-elin), pour désigner le ‘petit’ de la personne, en général son descendant. On a donc à la base lamb-elin, puis très rapidement ‘lamblin’, tant il est facile de faire disparaître le ‘e’ avec une prononciation rapide. Rapide, forcément, puisque le patronyme fait souche en Lorraine et dans le Nord (à Marseille, le ‘e’ serait resté sans problème!), deux régions dans lesquelles ce ‘lambelin’ se comprend très facilement comme ‘le fils de…Lambert’.

Il s’agit en effet du diminutif de ce surnom/prénom/nom, hérité de la période (et de la région) germanique. Le suffixe -in est l’une des nombreuses façon de créer une variante, comme les Gamelin (le fils de Gamel, mot scandinave qui signifie âgé), les Thomelin (le petit de Thomas) ou les Hamelin (ceux qui habitent un ‘hamel’ en normand, un hameau en français)…Il y a une quinzaine de siècles, plusieurs personnages charismatiques nommés Lambert ont popularisé ce nom, dont un martyr belge, puis un évêque lyonnais. C’était suffisant pour diffuser immédiatement le mot, un mot formé de deux racines: land+berth. ‘Land’ signifie le pays, comme souvent; et ‘bert(h)’ est un adjectif qui qualifie quelqu’un de connu, de célèbre, ou de brillant. Le ‘landberth’ est donc à l’origine un personnage venant ou emblatique d’un ‘pays brillant’, ou d’un coin connu (reste à savoir par qui et pourquoi, mais pas de tweet à ce sujet sur l’Ipad de Charlemagne ou de Clovis).

Sur ces Landberth, devenus Lambert une fois francisés, on créera des Lambertz, Lambers, Lambertin, Lamberton et Lamberty; la racine descendit encore plus profondément jusqu’en Corse ou en Italie, où s’installèrent les Lamberto et autres Lamberti.

On raconte que c’est ce même mot germain qui émigra (via la mer du Nord, ou depuis la Meurthe & Moselle actuelle, les avis divergent) jusqu’en Angleterre, où l’argot anglais lui fit perdre son ‘r’ pour devenir le nom d’un quartier banlieusard de Londres, le Lambeth. Cà ne vous dit peut-être rien, mais on y créa, au début du 20è siècle, une danse qui imitait le pas dandiné des gars de la rue: le Lambeth Walk. C’est la chanteuse Dalida qui en fit un tube européen, en français comme en anglais, quelques années après ‘Paroles, Paroles’, qui eût peut-être mieux convenu aux déclarations emberlificotées des prévenus de cette affaire Lamblin…


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