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Montauban

Après avoir parlé de Montpellier, voici donc Montauban, dont le nom se décompose, comme son « voisin », en deux racines: Mont-Auban. Et, comme Mont-pellier (voir ce nom), la première partie vient également du latin « mons » qui signifie la colline. C’est d’ailleurs assez important, en l’occurrence, de dire colline et non pas mont, et nous allons voir pourquoi.Pourquoi? Parce que « auban » est une forme « vocalisée (= avec une voyelle) d’un mot d’ancien français qui est « alban », lequel vient du latin « albus », qui veut dire blanc. En latin, ou en occitan (languedocien, pour être très précis), on dit d’ailleurs Montalban, que l’on ne va pas traduire par « Mont-Blanc », ce qui sera déplacé ici, y compris géographiquement! Reste à savoir pourquoi cette colline était blanche. Des pierres crayeuses? Peu probable. Des maisons blanches? Peu probable aussi, on n’est pas sous le soleil de la Grèce. Des fleurs blanches?…Et pourquoi pas!

En fait, il s’agit probablement de…feuilles blanches, les feuilles de nombreux saules qui poussaient, dit-on, sur une petite colline où se serait construite la ville. Le dos des feuilles de saules étant blanches, on pouvait avoir une impression de « mont-blanc » avec les effets du vent…Un peu magique comme explication, mais pourquoi pas? Sans compter que, par coïncidence, sur le blason de la ville de Montauban, on trouve le symbole d’un arbre, et cet arbre, c’est…un saule! Autre élément en faveur du saule, c’est le mot occitan qui le désigne, à savoir « albar »…Or, de albar à alban, il a pu y avoir une transformation graphique, et le tour est joué!

Il y a également une explication plus « historique »: Avant Montauban (ou Montalban donc), existait à cet endroit une abbaye appelée Abbaye de Montauriol. On est au 9è siècle, et cette place devient si riche qu’on doit fonder une deuxième cité pour les habitants et les marchands. En 1144, le comte local crée donc une bourgade sur la colline, laquelle devient « blanche » soit par opposition à la ville « en or » (Mont-auriol, l’endroit « qui a du fric », il faut donc prendre « blanche » au sens de neuf, nouveau). Soit, par opposition encore à Montauriol qui était de construction étroite et sombre, la ville « ensoleillée », la ville « blanche », car ce fut l’une des toutes-premières cités à être tracée au carré, avec des rues larges – l’une des suivantes étant Libourne!)

Quoi qu’il en soit, histoire de saule ou de…soleil, Montauban est donc « la ville -de la colline- blanche ». Donc, comme « auban » qui est une sorte de participe présent en ancien-français, voici quelques autres mots très connus et qui illustrent la couleur:
– le moment où le jour se lève, quand la ligne d’horizon devient blanche? L’aube, évidemment.
– un vêtement de communion entièrement blanc? Idem.
– un arbuste à épines et à fleurs blanches…l’aubépine.
– l’adjectif qui qualifie des gens à la peau blanche…albinos.
– la partie blanche de l’oeuf…l’alb-umine!
Voilà donc l’illustration de la vocalisation dont on parlait au début: le « l » de alba, que l’on retrouve dans albinos ou albumine, se transforme en voyelle (se vocalise) dans aube, aubin, etc…mais reste dans Albin, Alban, Albane, etc…

Dernière anecdote (à prendre pour telle): J’ai entendu l’autre jour, dans une maison de retraite, quelqu’un demander son…montauban. Bien qu’il n’existe aucun nom commun sur ce mot, on m’a expliqué qu’il s’agissait de désigner une chaise percée (pour des besoins naturels), autrement dit un… »monte-au-banc ». Facétie de mon interlocutrice ou pas? En tous cas, pour avoir vu l’objet, je peux vous dire qu’il s’agit d’un petit pot…tout blanc!


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Un commentaire au sujet de Montauban

  1. je connais aussi le montauban dans ma résidence de personnes agées mais je sais pas le sens non plus

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