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Sadirac (33)

Nous avons parlé précédemment de Limoges, Narbonne ou Cannes, mais aussi de Issus (31) ou Herm (40); coup de projecteur aujourd’hui sur une autre métropole régionale, Sadirac, Gironde, 3372 âmes respirant l’air de la communauté de commune du « pays créonnais » (Créon). Sadirac, « pays de terres » (et son musée de la poterie), possède une étymologie intéressante, car facile à comprendre mais aussi très « équivoque ».

Petit exercice d’analyse: Sadirac porte la marque d’un lieu créé (ou en tout cas développé) à l’époque gallo-romaine, avec ce « -ac » final très caractéristique…Nous reste donc la racine « sadir- », prononciation probablement gauloise un peu gutturale puisque le terme d’origine est « saTir- », emprunté au nom du riche romain qui a installé là-bas une « villa », donc un domaine agricole pour s’en tenir au sens précis du latin. Sadirac est donc le « domaine de Satirius » (ou Satirus), tout cela est assez transparent…

Ce qui l’est moins, c’est que notre Mr Satirius, il porte un nom -un surnom- qui a lui-même sa propre étymologie en latin! Et un « satirus », c’est évidemment quelqu’un qui a quelque chose à voir avec les…satires. Et c’est là qu’il faut faire attention à l’orthographe, car des « satire », il y en a deux; l’un avec un « i », qui est latin; l’autre avec un « y » qui est…grec!
Le satire latin (celui de Sadirac) évoque une forme de littérature qui alterne un partie en vers et une partie en prose; à l’origine, il ne s’agissait strictement que de la forme. Puis les (nombreux) auteurs qui s’y sont intéressés (depuis Archiloque au 7è siècle avant JC) on commencé par cacher, puis ouvertement insérer quelques remarques mordantes dans la partie en vers (celle qu’on comprenant le moins rapidement), et la satire est devenue un exercice de critique pratiqué par une liste impressionnante d’auteurs célèbres, de Rabelais, Ronsard, Molière, Boileau ou Lafontaine, jusqu’à Victor Hugo, Flaubert ou Céline. Bref, cette littérature, çà tire dans tous les coins.

L’autre satYre vient d’un mot grec qui désigne, dans la mythologie, un demi-dieu, compagnon de beuverie de Bacchus, et plus si affinités car la joyeuse équipe était connue pour sa lubricité, d’où le sens actuel du mots. Je peux vous en donner une brève description physique: de longues oreilles pointues, un nez camus, des petites cornes sur la tête, une queue et des jambes poilues avec des sabots…En général, l’animal se cachait dans les forêts, mais de nos jours, il paraît qu’on le rencontre plutôt dans les hôtels new-yorkais ou les mairies de la région parisienne.

En tous cas, on n’a pas de photo de lui, mais a-priori rien à voir avec notre brave romain établi en Gironde, y compris étymologiquement.

* Il est né à Sadirac: Bernard Journu-Auber, homme d’état (époque révolution), qui permit entre autres le « lancement » du Musée des Beaux-Arts de Bordeaux par l’acquisition de nombreuses toiles réputées. Un cours de la ville porte d’ailleurs son nom en mémoire.


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