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Malaisie

L’un des mots les plus recherchés sur la toile en cette fin de semaine est celui de la compagnie aérienne de ce pays du sud-est asiatique, qui se serait bien passé(e) de la médiatisation anniversaire de la disparition toujours énigmatique d’un Boeing-maison. Malaisie en français, Malaysia en anglais (pour la v.o en malais, je n’ai pas de clavier en tamoul, mais vous pouvez toujours revoir le symbole sur l’empennage de l’avion). Petit exercice facile de toponymie élémentaire: à votre avis, que signifie le nom de ce pays?

Comme beaucoup d’autres noms de lieux ‘découverts’ (comprenez: colonisés, sinon envahis) par les occidentaux sur d’autres continents que le leur (Asie, Afrique, Amérique*), Malaisie représente la description géographique précise de l’endroit, en prenant les termes les plus significatifs possible du terrain, soit deux racines du dialecte local majoritaire qui signifient ‘colline’ (malai) + le son intermédiaire ‘ur’, la ville, syllabe contractée ou ‘remplacée’ dans les langues européennes par le suffixe grec -sia ou -sie en français, qui nous sert plutôt à désigner une région: Silésie, Gaspésie; ou un continent, comme…l’Asie (mot fabriqué par les grecs encore, pour désigner l’Est, soit à leur époque la…Turquie).

Bref, l’histoire -étymologique- de la Malaisie commence, comme souvent partout ailleurs dans le monde, avec l’évocation d’une cité installée sur une hauteur, gage de contrôle des environs et de sécurité sur les ennemis potentiels (en gascon dans le texte: Mon(t)ségur!). Pendant des siècles avant l’arrivée des moustachus britanniques habillés en kaki, le pays s’appellera d’ailleurs tout simplement Malay ou Malaya, et ce, jusqu’en…1963, avec la création d’une Fédération Malaise rapidement évolutive. D’où l’obligation -académique- de distinguer les Malais (les natifs  »de souche », comme disent les politiques) des Malaisiens (les habitants du pays, quelle que soit leur origine). Notez que beaucoup de linguistes souhaiteraient que le terme devienne plus ou moins invariable lorsque l’on construit l’adjectif éponyme: on ne dirait plus alors que ‘malai’, tout comme on ne devrait pas dire ‘qatarien’ (merci le PSG) mais qatari, ‘azebaïdjanais’ mais azéri, ‘émiratarabunien’ mais émirati, etc…

La plupart des nationaux habitent la capitale, Kuala Lumpur, elle-même très bel exemple de dénotation topographique, autrement dit la (sous-entendu: ville) qui se trouve à la confluence (kuala) d’un ou sur un marais (lumpur, la vallée du Kiang), et qui ne fut rien d’autre qu’un village régulièrement inondé et infesté de moustiques jusqu’à la moitié du 19ème siècle (en gascon dans le texte: les Landes!). Comme quoi, jusqu’à un certain point, le mélange des civilisations a du bon; finalement, il n’y a pas de malaise!

*: voir dans les archives Japon, Cameroun, Canada, etc


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