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Maréchal (Marion)

…au moment du ralliement de la petite-fille désormais ex-Le Pen de Jean-Marie. Avec son patronyme, c’est un véritable boulevard qui s‘ouvre avec tous les Maréchaux, Marécaux et autres Marécheau qui font partie de la famille des Maréchal (ou maréchaux, sans majuscule). En effet, au cours de l’Histoire (et au fil des langues), le nom commun ‘maréchal’ qui a rendu le nom propre a pourtant eu un destin multi-fonction assez étonnant, jusqu’à finir dans la version anglo-saxonne que l’on va citer tout de suite, un ‘marshall’ souvent assimilé -à tort- au shérif américain, qui n’est en fait à l’origine qu’un simple officier de la police fédérale (et pas forcément le patron du commissariat local).

Avant de traverser l’Atlantique, les Anglais en avaient pourtant fait (comme les Français dans l’Armée de Terre) un Général ou Commandant en chef des Forces…aériennes; et nos compatriotes donc un haut-gradé spécialisé dans la défaite pendant la guerre de 1914 (celui qui a le ‘bâton’ pour se faire battre)…Or, si l’on remonte dans le temps et sur la racine, le tout-premier maréchal n’était qu’un garçon d’écurie!

En effet, au 12ème siècle le ‘marshkalk’, mot de lointaine origine germanique encore présent presque identiquement en Alsace-Lorraine sous l’orthographe Marchalk, qualifiait bien le gamin chargé de veiller aux équipements et à l’entretien des chevaux, certes de l’armée. L’étymon (la racine initiale) est d’ailleurs formée de ‘marah-‘ (le cheval) et de ‘-skalk’ (celui qui prend soin). C’est bien la définition originelle du poste d’écuyer (même si plus tard, il marchera avec l’écu de son patron et montera même parfois en selle).

Un peu plus tard, la variante d’influence latine ‘mariscalcus’ va alors désigner l’écurie elle-même, puis le ‘bureau’ de celui qui y travaille; le radical ‘mariscal-‘ va évoluer en ‘maréchau-‘ pour fabriquer le terme ‘maréchaussée’ qui, en 1718, va commencer par représenter spécifiquement une gendarmerie forcément à cheval à l’époque, d’où le mot (les pantins de St-Tropez n’ont donc rien à voir donc avec la marée, et encore moins avec une chaussée!).

Et c‘est en fait l’officier responsable des équipes de ‘mariscales’ (les garçons d’écurie, en version espagnole) qui écopera finalement du grade très fonctionnel de maréchal (éventuellement des Logis, soit le sous-officier chargé d’abord donc des écuries, puis ensuite de l’intendance dans d’autres Armes). Et finalement, c’est le grade du Grand-Officier de la cavalerie qui ‘déteindra’ sur les autres en faisant du Maréchal (d’en pire) le titre quasi-indispensable pour obtenir une…retraite étoilée.

Mais le maréchal le plus connu est évidemment son concurrent (linguistique) dès le début, un homme complètement marteau (et enclume) également chargé du soin des chevaux puisqu’il travaille le métal du même nom, mais cette fois pour ferrer les pieds des-dits équidés. Aussi bien dans le Nord qu’en Bourgogne, où les Maréchalle et Maréchalat (souvent le nom du métier) sont les plus nombreux, ce dernier va donc devenir ‘ferrant’, forme évidente du participe présent du verbe qui le concerne, afin de bien exprimer l’action qui est en train de se faire.

Et non pas…’ferrand’ donc, comme on le croit souvent, par confusion avec la ville de Clermont qui n’a rien à voir avec le fer (ce serait plutôt le caoutchouc avec les pneus Michelin). Si vous voulez tout savoir, c’est en lisant l’article en archive consacré à l’ex-ministre ruthénois (natif de Rodez) Richard Ferrand – devenu mutualiste en Bretagne- que vous aurez la solution en tapant son nom dans le champ de recherche habituel. Et surprise, vous allez voir que le Ferrand de Clermont est bien loin de s’appeler Richard! Surtout étymologiquement.

p.s: curiosité également: le prénom Marion est dans l’article ‘Marionnaud’ (janvier 2014!), pour être totalement au parfum…

p.p.s: si malgré tout Le Pen vous manque aussi, le mot est évidemment dans les archives depuis longtemps (août 2015)


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