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Migrants ou émigrés?

Il n’est pas question ici de stigmatiser quelque position ou déclaration que ce soit sur les mouvements de population en cours, qui semblent poser problème(s) aux différents hommes politiques, non seulement d’un point de vue logistique mais aussi linguistique. Car, alternativement, on s’aperçoit qu’ils utilisent (tout comme les journalistes) le terme de ‘migrant’ puis, et, ou de ‘réfugiés’, selon leur…tendance. Or, ce n’est pas du tout la même chose, au moins étymologiquement.

Commençons donc par ces ‘migrants’, terme qui fait peut-être le moins peur à tous, et qui a néanmoins mis un certain temps (médiatique) à s’imposer. On connaissait bien les ‘émigrés’, ou les ‘réfugiés’, mais avec des connotations sociales et historiques très différentes: les ‘émigrés’, d’un point de vue linguistique, sont des gens qui se sont arrachés à leur pays (le préfixe ‘é’-) puis qui ‘ont migré’ (le participe passé); ils sont donc arrivés à destination, et, en toute vraisemblance, ils ont l’intention de rester là ou ils sont (avec plus ou moins d’enthousiasme parfois).

Les ‘migrants’ sont plus difficiles à appréhender (intellectuellement parlant) car…mobiles, en raison du participe présent qui indique qu’une action est en train de se faire. Ils sont donc en train de voyager, de se déplacer, sans pour autant qu’on sache où ils veulent aller, si tant est qu’ils se sachent eux-même. C’est d’ailleurs le mot le plus proche de sa racine -latine-, qui est le verbe ‘migrare’, dont vous ne serez pas surpris d’apprendre qu’il veut dire déménager, changer de séjour. En général, pour mieux: à l’époque romaine dite ‘classique’, il n’était même pas besoin de préciser où on allait, tout le comprenant qu’il s’agit d’un week-end (ou plus) à la campagne ou dans sa maison de vacances (« je vais sur Côte, quoââ »). Pas franchement le cas des fuyards actuels.

Justement, ceux qui fuient une situation difficile (au choix: pauvreté économique, dictature, guerre, voire les trois) sont bien des fuyards, ceux qui, une fois arrivés dans un endroit plus calme qu’on appellera ‘re-fuge’, seront également censés bénéficier d’une protection définitive exprimée par le participe passé (ré-fugi-é). Les réfugiés sont donc toujours des fuyards ayant fui quelque chose ou quelqu’un pour se mettre à l’abri sans espoir de retour (sinon, ce sont des faux-fuyants)..

Alors, pourquoi s’empêtre-t-on dans ces différentes appellations? Parce que l’esprit ne veut pas admettre la réalité de ces réfugiés (qu’on va devoir intégrer à long terme) qui ne sont pas que des migrants: la migration qu’on connait le mieux est celle des…oiseaux évidemment, ceux qui quittent régulièrement un territoire pour une meilleure villégiature temporaire (ça fait toute la différence) et que l’on verra revenir avec plaisir la saison suivante, surtout si vous vous appelez cigogne ou hirondelle (hormis quelques palmipèdes migrateurs soupçonnés d’importation illégale d’un virus de grippe aviaire).

Plus la migration est courte, moins elle est marrante: celle des drôles d’oiseaux qui s’entassent dans des bouchons d’autoroute en période migratoire estivale font trop de problèmes sur les routes et parfois sur les plages pour qu’on soit tout à fait sûrs d’être contents de les voir revenir, à part pour leur prendre leur fric. D’ailleurs, certains autochtones n’hésitent pas à se…réfugier dans leur maison de campagne ou en ville, en attendant que ça passe avant de tout nettoyer pour l’été prochain.

Il semble donc que tout migrant soit un émigré en devenir, qui obtiendra une carte de séjour qui lui donnera refuge dans le pays choisi. De quoi donner la…migraine à quelques intervenants, une indisposition passagère mais parfois récurrente qui n’a en fait rien à voir avec une migration, mais avec une ‘hémigraine’, ce mal de ‘graine’ (déformation de crâne) assez léger pour ne concerner que la moitié (hémi, en grec, comme hémisphère ou hémicycle) du cerveau. Voilà pour cette petite chronique, pour ne pas dire cet article mi-grand.


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