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Milka

Vous l’avez vue sur beaucoup de serre-têtes et de combinaisons pendant la quinzaine olympique, cette lumineuse marque à croquer, avec un carré de chocolat mondialement connu et dont il est à peine besoin de préciser l’origine, étant donnée la ‘transparence’ du terme. «Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement, et les racines pour l’expliquer se devinent aisément», comme aurait pu le dire Nicolas (1). Et pourtant, si l’on en croit les vrais connaisseurs, il n’est de bon chocolat que le chocolat noir, toutes les autres variétés n’étant que de vulgaires mélanges de lait et de graisses animales ou végétales perdues dans la noblesse du cacao…

Milka prouve exactement le contraire car, s’il y a des gens qu’on ne peut soupçonner d’amateurisme en la matière, ce sont bien les Suisses; et c’est effectivement à Neufchâtel, en 1926, que commence l’histoire de la marque à la vache mauve…En fait, il faut même remonter quelques années avant, en 1875, année depuis laquelle Mr Carl Russ-Suchard (ben oui, il ne s’appelle pas Milka) exploite un procédé de condensation du lait, qui permet de le mélanger à du chocolat, une idée bien saugrenue et jugée sans avenir par les spécialistes de l’époque.

Or, Mr Suchard vend déjà des d’autres produits sous son nom (à votre avis?) et donc, pour bien différencier cette nouveauté, il décide de lui donner un nom qui n’a rien à voir avec un patronyme mais avec les caractéristiques de la recette: on va donc chercher le mot anglais qui désigne le bon lait des montagnes soit ‘milk’; auquel on rajoute une syllabe qui évoque le cacao, autrement dit ‘ka’ (kao); le tout en simplifiant Milk-ka en Milka. Succès fulgurant: on trouvera très rapidement les barres de chocolat Milka dans les seuls magasins où il était autorisé de les vendre, les pharmacies bien sûr, puisque le produit est alors considéré comme un complément énergétique réservé aux adultes!

Remarquez, on a eu chaud (ce qui n’aurait pas été bien pour le chocolat): en prenant la racine latine (lact-), on aurait pu avoir Lactica; ou même, avec la racine grecque (galak), Galactica, peut-être plus futuriste; ce qui n’empêchera pas les autres Lactel (le lait) ou Galak (du chocolat blanc, forcément). Sans compter l’autre barre de chocolat fourré avec un machin qui ressemble à du lait, et qu’on baptisera ‘la Voix Lactée’, soit en v.o ‘Milky Way’.

Et pour trouver les barres ou les plaques de la marque, c’est facile: il suffit de repérer sur le paquet ou l’étui l’image de l’animal choisi comme symbole, à savoir un…chien (tant pis pour la traite du soir), un gros chien emblématique des collines verdoyantes helvétiques, de la race saint-bernard. Le bon toutou, qui s’appelle d’ailleurs très officiellement Barry, apparaît avec, sous le cou, un petit tonneau de remontant frappé du drapeau rouge et blanc, car c’est l’habitant le plus connu et le plus populaire pour représenter les bienfaits de la Suisse. A part l’idée de mordre (dans la plaquette), on est donc pour l’instant plus près du ‘bodyguard’ à poils que de la centrale de production de lait.

La ‘communication’ évoluant, il faudra attendre 1971, pour qu’une agence de publicité parisienne ait l’idée de faire appel à une vache de race Simmenthal et repeinte dans une couleur très kitsch; aucune raison particulière, si ce n’est celle de se faire remarquer sur fond d’herbe tendre: objectif réussi…Mais savez-vous que la nouvelle star-maison a, elle aussi, un nom? Elle s’appelle Schwalbe, autrement dit, en suisse, ‘Hirondelle’. Décidément, une vache mauve qui se prend pour un saint-bernard et qui s’appelle hirondelle, c’est vraiment une histoire suisse!

(1) Nicolas Boileau, poète et écrivain français (1636-1711). Who else?


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