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Mouzin (Estelle)

A cause de (ou peut-être grâce à, selon la conclusion de ‘l’affaire’) la force de frappe médiatique, mais aussi en raison du temps écoulé qui a inlassablement ramené ce patronyme à la Une de nos journaux, on a l’impression d’avoir toujours connu ces deux mots accolés ensemble. C’est peut-être ce qui a conduit de nombreux lecteurs à se (me) poser la question de son étymologie.

Contrairement à ce que l’on pourrait entendre spontanément, il n’y pratiquement jamais de raison qui…lie Mouzin au territoire dont Limoges est la capitale. Le nom de la ville et celui de la région sont directement issus de celui d’une tribu de gaulois venus d’Europe de l’Est, les Lémovices, que vous transformerez avec un petit effort d’imagination en ‘limovices’, ‘limouices’ puis ‘limoges’, en passant à travers quelques outils linguistiques que je vous épargne.

Il est vrai que, dans toute la famille des noms d’origine formés sur ce mot (Limousy, Limouzin, Limouzain, Limouseau entre autres), on aurait pu piocher sans problème pour obtenir une ’aphérèse’ de l’étymon, c’est-à-dire une contraction de la racine originelle après chute de la première syllabe. Par ailleurs, l’ambivalence du son permet au ’s’ ou au ‘z’ d’alterner sans problème; donc, Limousin > Mouzin, c’est possible.

Possible mais pas probable. Pas plus qu’une théorie faisant des Mouzin une variante vocalique cette fois (de la voyelle) issue de Mouzon, désignation incontestable de celui qui vient de la Meuse, pas strictement d’ailleurs dans les limites du département actuel mais de tout son bassin, Haute-Marne, Moselle et Ardennes comprises.

Et puisqu’on est dans l’Est, la proximité de la frontière belge (mais ce n’est pas cela qui va certifier une étymologie) permet également de faire l’hypothèse d’un Mozin, comme le Mozet situé près de la ville de Namur, l’un et l’autre ayant un rapport – sans qu’on puisse toujours dire lequel – avec le prénom…Moïse!
Les mêmes linguistes wallons avancent également le terme local familier de ‘mozin’ pour qualifier un gamin ou un jeune employé de maison ou d’écurie. Géographiquement, ça se plaide, mais…

On arrive à la fin de l’enquête après plusieurs fausses pistes, avec le ‘mouzin’ le plus reconnu qui serait issu d’un ‘mourin’ (en parisien, maurin) lui-même formé sur l’adjectif bien connu (et surtout répandu) ‘more’ (maure), soit le surnom d’une personne à la peau mate.

L’étymologie (et le terrorisme politiquement correct du moment) obligent à préciser que, exactement comme les Mauro ou les Moreau, il ne s’agissait pas forcément ‘d’immigrés arabes’ mais simplement de gens du sud, parfois comme en Occitanie de paysans à la peau tannée par le travail sous le soleil, alors qu’à une époque, les citadins ou les aristocrates savaient conserver une peau pâle (*).

Ne cherchez pas, comme m’a indiqué le faire «désespérément» une dame dont la famille est établie à Lille depuis des générations, ce n’est pas en scrutant la photo de vos ancêtres que vous confirmerez si oui ou non c’étaient des Maures, des Mosin ou des Mouzin. La seule énigme qu’on souhaiterait résoudre pour l’instant est celle de la disparition d’Estelle. Et pas qu’étymologiquement.

(*) Aujourd’hui, ça fait ‘plouc’ d’avoir la marque du soleil sur ses bras blancs, mais branché de revenir des sports d’hiver (ou de Marbella) avec le bronzage (et les cancers de la peau) adéquat(s).


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