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Népal

C’est la région du monde dont on parle le plus actuellement, même si d’autres raisons eussent été préférables. Comme la plupart des points géographiques analysés sur ce site (1), c’est leur irruption soudaine dans l’actualité qui permet d’attirer l’attention sur un pays ou une région du monde. Alors Népal, à votre avis?

Ne nous fatiguons par à chercher une étymologie ‘occidentale’ (germanique, grecque ou romaine, globalement), puisque, logiquement, le mot vient de la langue ‘sanskrit’, qui utilise un alphabet indécryptable pour nous. Et pourtant, à son origine la plus lointaine, elle fait partie des langues dites ‘indo-européennes’, dans lesquelles figurent aussi bien le français que le celte ou tout autre dialecte national européen, en passant par l’albanais, l’iranien et l’indien, comme quoi pas besoin forcément d’utiliser des lettres romaines et des chiffres arabes pour faire partie de la même famille! Mais celle-là s’est installée dans le ‘sous-continent indien’, d’où ces graphismes particuliers (pour avoir une petite idée de la chose, relisez ‘Tintin au Tibet’ ou revisionnez ‘Le Livre de la Jungle’. Et pardon aux spécialistes de cette écriture).

Tout ça pour dire qu’il est généralement admis -malgré quelques contestations pas toujours fondées- que Népal vient donc du sanskrit ‘nipalaya’, nipa-(a)laya bien sûr, la première partie évoquant des montagnes (what else?), la seconde ayant une fonction de locatif (une marque qui permet de désigner puis de qualifier un lieu). Si l’on essaie de traduire l’idée générale, cela nous donne à peu près ‘le pied des montagnes’, autant dire, à l’européenne, quelque chose comme ‘le Piémont’, quelle que soit la chaine qui est derrière. En Aquitaine, on peut faire pareil en définissant le village qui est ‘au pied de la dune’, soit en…celte, biskar-osse (2).

Votre attention a sans doute déjà été accrochée par ce locatif à usage multiple, que l’on retrouve (forcément) dans l’him(a)-(a)laya, traduction fidèle du ‘séjour des neiges’, les deux ‘a’ centraux fusionnant pour ne donner qu’une voyelle ‘longue’ (ce qui ne se voit pas forcément en français). Indice intéressant (à défaut de preuve absolue) concernant la genèse commune et la fraternité des langues indo-européennes: ce ‘hima’ neigeux se retrouve dans le mot…latin ‘hiems’ qui signifie l’hiver!

Le seul mot typiquement européen que l’on trouve dans le coin est anglo-saxon, puisqu’on ne peut parler d’Himalaya sans penser à l’Everest, d’abord célébré localement sous le nom de Chamolunga, qui ne veut pas dire ‘le toit’ mais ‘La Déesse-Mère’ du monde. Comme la majorité des hauts-reliefs de la planète (du Mont Kenya au Fuji-Yama, ou, plus modestement, au Mont Olympe), les sommets sont réputés abriter la demeure sacrée des divinités fondatrices.

Or, en 1852, le chef (anglais) du Service Topographique des Indes propose à sa direction londonienne d’attribuer désormais le nom du plus haut sommet au fondateur du bureau (qui n’en demandait pas tant, semble-t-il). Et ce monsieur, auquel on doit la cartographie de la chaine de montagnes, s’appelle évidemment Sir George Everest; un barbu à l’allure très victorienne et au poil probablement très dur, car il tient lui-même l’étymologie de son patronyme à une variante de ‘evere(h)earst’, puis ‘eber-hard’, soit, en germain, ‘l’ours sauvage’. Finalement, dans un Himalaya commun au Népal, au Tibet et à l’Inde, on aurait presque pu le surnommer…Yéti! En tout cas, étymologiquement.

(1) Pour accéder directement à la section particulière des noms de lieux, de pays, de villes, villages ou lieux-dits, cliquez sur ‘lieux’ dans le sous-menu du ‘Mot du Jour’, en haut à droite.
(2) Voir aussi la chronique sur ‘les étymologies trompeuses’ de certains villages, en tapant l’expression dans ce même champ.


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