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Panama (papers)

C’est le pays dont vous entendez le plus parler en ce moment, à cause d’une histoire de “papiers” (en français: fichiers) dans lesquels serait collée une bonne liste de personnalités et d’hommes de pouvoir cherchant à dissimuler une (mauvaise) fortune. Ce ne seront sans doute pas les seuls lapins à sortir de ce…chapeau, ni le premier scandale à secouer le Panama, déjà rendu célèbre à la fin du 19ème siècle par un autre canal. Or, étymologiquement, vous n’êtes pas au bout de vos surprises…

Parlons tout d’abord du nom même de Panama, ce qui ira assez vite puisque, comme pour un certain nombre de pays du continent américain, personne n’est vraiment sûr de l’origine linguistique nationale, toujours tiraillée entre un mot du dialecte local et une importation ‘occidentale’: le ‘Kanata’ (Canada) n’est-il qu’un ‘village’ iroquois? Le ‘Brazil’ (Brésil) vient-il bien de la couleur rouge…brasier de ses arbres? Le ‘Venezuela’ est-il le cri du stupeur d’Italiens découvrant un village sur pilotis à Paramaribo, ressemblant à la ‘Petite Venize’? Etc…

De ce panama, on admet généralement qu’il est en lien avec un terme amérnidien évoquant une abondance, un lieu qui grouillait de (gros, visiblement) poissons, ou tout autre élément important dans la vie (et/ou les croyances) des autochtones: on parle aussi d’arbres et même de papillons. Ne reste plus qu’à savoir pourquoi ce site précis s’est particulièrement distingué (il n’y a pas que là qu’on a trouvé des poissons, des arbres ou des papillons!). Mais là, pas (encore) de fiche FaceBook pour nous renseigner.

Néanmoins, au pays du général Noriega, abondance de biens finit pas nuire, que ce soit dans le montage financier (déjà) de l’affaire du Canal atlantico-pacifique dans les années 1880, ou dans les révélations à venir des escroqueries bancaires dont nous sommes témoins aujourd’hui. Le seul apport positif de l’opération portuaire en question est d’avoir popularisé ce chapeau de paille finement tressé et originaire de…l’Equateur, emprunté et porté par les ouvriers des chantiers scandaleusement exploités sur le percement du-dit canal. Remake contemporain: la construction des équipements sportifs au Qatar par des immigrés sud-asiatiques, comme quoi les recettes sont toujours les mêmes, sur le terrain ou dans les listings de comptes bancaires.

D’ailleurs, ce panama couvre-chef(s) deviendra rapidement l’apanage des ‘cailleras’ parisiens (avec les chaussures Repetto blanches), tout aussi prestement récupéré par ironie et snobisme dans les milieux chics où il devient symbole de ‘branchitude’. On dit que c’est d’ailleurs en 1906, à l’occasion d’une visite sur le chantier naval, que le président Roosevelt porta le fameux chapeau de paille qui atterrira sur la tête des vedettes parisiennes (non, Maurice Chevalier c’était un canotier; et Stavisky, un Borsalino. Mais imaginez si l’élu américain avait écopé du casque bleu EDF des visites de centrales…).

Et voilà -certainement- comment Paris devint ‘Paname’ dans le langage populaire, à cause d’un galure mi-showbiz mi-canaille, rival artistiquement correct du feutre italien créé quelques décennies plus tôt par un certain Giuseppe Borsalino, nom déposé et définitivement vissé au grand banditisme marseillais des années 30 (ça fait suez). Petit détail intéressant: le nom du monsieur vient d’un dérivé du mot ‘borso’ (la bourse…ou la vie?), petite-bourse désormais bien garnie par les ventes en chapellerie dans toute l’Europe.

En tout cas, notre mot n’a aucun rapport avec la mythique compagnie aérienne de l’âge d’or (1960), puisque la Pan Am (World Airways, nom complet) a emprunté au grec ‘pan’ (tout) l’idée du voyage Am(éricain) tout autour du globe terrestre. Voilà qui fait -pour l’instant- le tour de la question; au moins étymologiquement.

Note: à l’occasion -c’en est sacrément une!- vous pouvez consulter les chroniques déjà écrites sur quelques coiffés célèbres (Cahuzac, Platini, Infantino…Balkany à suivre)


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