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Paris-Dakar 2013

Si Thierry Sabine ou Daniel Balavoine revenaient sur terre, ils en perdraient sans doute leur géographie du monde: le ‘Paris-Dakar’ de cette année part du Pérou pour traverser l’Argentine et arriver au Chili. D’accord, la version transatlantique du célèbre rallye sillonne maintenant l’Amérique Latine depuis plusieurs années; il n’empêche: malgré un intérêt public désormais assez morne pour une course qui a néanmoins l’avantage d’épargner la vie de quelques gamins africains oubliés sur le bord des pistes, saisissons l’occasion pour essayer de deviner l’étymologie du nom de ces pays. Facile? Pas tant que cela. Prenez quelques secondes avant de continuer la lecture…

En fait, on n’a pas toujours de certitudes sur les mots ou les événements qui ont permis de créer les termes Pérou, Argentine, ou Chili. Les trois pays ont pourtant un point commun, indiscutable celui-là: l’arrivée des explorateurs (espagnols) le long des côtes brésiliennes, puis uruguyennes, puis argentines, etc…A chaque fois, il s’agit donc de l’histoire des rescapés d’une aventure de plusieurs mois sur un océan encore méconnu (et parfois alors considéré comme diabolique), rencontrant des sites et/ou des populations pas moins ahuries de voir ces ‘conquistadores’ venir patauger dans leurs rivières.

Car de rivières, il en est beaucoup question pour décrire la topographie d’un endroit qu’on ne connait pas: on les baptisera de la date à laquelle on les aborde (Rio de Janeiro, le fleuve de janvier) ou de la couleur des reflets de l’eau (Rio de la Plata, la rivière d’argent?)…Mais restons sur le nom des pays eux-mêmes, et basculons en l’occurrence du côté ouest du continent pour suivre le tracé automobile.

Top départ à Lima donc, capitale du Pérou, qui se disait à l’époque ‘biru’, terme de dialecte local qui désignait une…rivière, comme de par hasard. Il se trouve qu’un cours d’eau équatorien porte le même nom, ce qui semble accréditer une thèse évidemment écrite nulle part. Ce qui laisse la voie (d’eau) ouverte à d’autres hypothèses, dont le nom d’un chef indien local, un certain Biru ou Bilou. (Il existait des ‘biloutes’ sur Terre bien avant les ch’tis). Et comme le-dit élu local ‘no hablar espanol’ couramment, les hidalgos ont cru qu’il leur disait le nom du lieu et se sont trompés (forcément, à comprendre, c’était le pérou!). Le problème, c’est que la même histoire se répète dans plusieurs pays du monde, du Canada (Kanada) à la Côte d’Ivoire (Abidjan), incompréhension classique dès qu’il y a une population indigène ‘sauvage’ qui manque suffisamment de savoir-vivre pour ne pas accueillir les envahisseurs avec un lexique à la main…

L’autre façon de nommer un lieu est de s’exclaffer devant tant de beautés (et de promesses de richesses, surtout). Ce sera le cas de l’Argentine, autre ‘El Dorado’ (pays de l’or) mythique, censée regorger…d’argent, d’où le nom (voilà donc le véritable nom de la rivière ‘rio de la Plata’, et la montagne ‘sierra de la Plata’). Alors forcément, dès le retour en Europe, les cartes mentionneront (en latin) une ‘Terra Argentina’ (don’t cry for her), une terre d’argent rapidement abrégée en ‘Argentine’ tout court (on a échappé à Esméralda, le pays de l’émeraude; et que dire si on y avait cherché des rubis ou du platine!).

Nous arriv(er)ons donc au Chili, que se disputent également plusieurs dialectes de l’époque, chacun ayant une bonne raison d’incarner (normal pour le chili) la véritable origine. En langue amayra, ‘tchili’ signifie neige, allusion évidemment à la référence topographique incontournable (surtout pour certains futurs aviateurs), la Cordillières des Andes. Soit. Mais pourquoi ne retrouve-t-on pas le même nom de «l’autre côté» aussi? Même remarque pour le parler mapudungun, qui veut dire aussi bien profondeur (de la mer) que hauteur (de la montagne), tout dépend de quel point on plonge.

En quechua, le…’chililchilli’ est l’équivalent de notre ‘finistère’, c’est à dire le bout-des-terres, la fin-du-territoire, l’endroit-où-la terre-finit’, autre déduction logique quand on considère la morphologie (sud) du pays. Vient enfin s’ajouter là-dessus un mot émigré du Mexique (mais pourquoi pas de l’Alaska ou de Tahiti, tant qu’on y est?), le fameux ‘chile’, qui définit un piment. Contrairement à ce que l’on trouve écrit partout (ou presque) en Europe, le ‘chile con carne’ n’a donc rien à voir avec le Chili, ce qui me permet néanmoins de terminer ce rapide tour d’horizon par un détail forcément piquant. En tous cas, étymologiquement.


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