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Artur (José)

Hiver meurtrier pour l’audio-visuel français, suite. Vous êtes sans doute passé à côté de l’information (elle-même largement oubliée par la presse, davantage préoccupée par le résultat du vote grec): après Jacques Chancel, celui qui fut d’abord comédien de théâtre, de télévision, de cinéma (*), l’animateur de radio José Artur vient de disparaître. Il aura peut-être autrefois accompagné vos nuits de sa voix rocailleuse et de son ton impertinent, lui dont le nom si ajusté est, évidemment, un pseudo…

Eh bien, pas du tout! José Artur est son véritable état-civil, et, pour une fois, le patronyme nous dirige tout droit vers sa région d’origine, la Bretagne. En effet, Artur, ou sa version académique ‘française’ Arthur, tout comme Arthuis (Jean, ex-ministre de l’Economie et des Finances) ou Arthus (-Bertrand Yann, le photographe) est une allusion au célèbre roi des romans de la Table Ronde. Indifféremment devenu nom ‘de famille’ ou prénom (c’est d’ailleurs le cas du-dit protégé de Merlin, qui s’appelle en fait Arthur Pendragon), le mot s’est largement diffusé dans le monde celte à partir du cinquième siècle, d’où sa notoriété.

L’étymologie du nom laisse entendre que le propriétaire d’Excalibur était un drôle d’animal, puisque le sens de  »artus » semble être commun à plusieurs langues, dont évidemment le breton, pour lequel ‘arzhul’ vient de la racine ‘arz’ qui désigne un ours. Conséquence(s): le mot évoque donc des qualités de force, de courage, (de sauvagerie?), et de…poids, caractéristiques forcément accordées au roi-chevalier (mais quand même balayées par trois femelles Mélusine, Viviane et autre Mordred!). En tout cas, le symbole de l’ours a souvent été assimilé à la puissance d’un guerrier, ce qui permet d’imaginer un lourdaud bien loin du frêle adolescent blond de Disney.

Bref, le copain (?) de Lancelot est à la fois dragon, ours et…lion, qui devient, en plus, son emblème officiel à cette époque (dans l’Histoire réelle, pas la légende). Or, cette racine ‘art-‘ ou ‘arz-‘ existait déjà, depuis longtemps, dans la langue grecque, pour définir également un ours, avec le mot ‘arktos’. Un ours, ou une ourse d’ailleurs, d’où l’adjectif…arctique, qui définit le pôle de la constellation céleste appelée Petite-(ou Grande) Ourse (maintenant, vous vous souviendrez que l’Antarctique, anti-arctique, est à l’opposé de l’Arctique, donc au sud, où il n’y a pas de Grande Ourse).

Par contre, quelques siècles plus tard, c’est grâce (ou à cause) des Romains que le français va écoper du terme latin ‘ursus’, lequel, en plus de la branche animale des Ursidés, va nous donner le mot ‘urs’ puis ‘ours’. Toujours en latin, on utilisera la même racine pour fabriquer l’adjectif ‘russus’ (en permutant les premières lettres, ce serait long à justifier ici), ce qui permettra de créer la couleur du poil de l’ours, le ‘roux’…La tradition dit que c’est ce même mot qui aurait servi à nommer le pays du territoire des ours, la…Russie! Si vous avez encore un tee-shirt ou un pin’s des J.O de Moscou, regardez la bestiole qui s’y trouve (**).

Question plantigrades, seuls les peuples du Nord choisiront de garder une racine germanique très différente, avec le ‘bär’ allemand, le ‘bear’ anglais, le ‘bern’ suisse (la ville éponyme a pour symbole un ours), mais aussi le…’bjorn’ scandinave, ce qui fait de l’animateur de télévision Stéphane ou du tennisman suédois les cousins de José. Au moins étymologiquement.

(*) Il a tourné plus de quinze films, avec Lelouch, Costa-Gavras, etc.
(**) Plus scientifiquement, il semblerait que le mot vienne d’une rivière Ros ou Ruys, près de Kiev, mais le doute (soviétique) persiste…


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