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Ballestrezzi (Mireille)

Mireille est donc devenue Madame LA présidente (elle y tient) d’un des organismes les plus masculins de la planète, l’Internationale de Police Criminelle, autrement dit Interpol. Et, contrairement à ce que l’on s’imagine souvent, le siège de l’Organisation n’est à pas à Londres (effet James Bond?) ni même à New-York mais à Lyon, quasiment à un jet de flèche du Rhône, ce qui finalement ne tombe pas si mal, vu l’étymologie de son nom.

Car ce patronyme d’apparence un peu complexe a de lointains ancêtres installés dans le bassin méditerranéen, d’où cette finale en ‘-zzi’ très italienne, qui vient colorer la racine ‘balestr-‘ qui la précède. L’analyse n’est pas plus compliquée: il suffit donc de remonter au mot occitan ‘balistra’ ou, plus simple, ‘balesta’, pour arriver tout près de la racine latine: ‘ballista’. Qu’il y ait un ou deux ‘L’ ne change rien à l’affaire, le principal est que cela vole puisque ce mot désigne à l’origine un projectile, quel qu’il soit d’ailleurs (pierre, flèche, poix). Ce qui donnera en français le mot qui définit la «science des projectiles», la balist-ique, c’est la même chose.

Alors, à côté des Balestro ou Balestri romains, des Balestracci corses (aïe), des Ballestrini milanais ou tout simplement des Ballester français, Ballestrazzi qualifie celui qui envoyait un projectile, c’est à dire, avant l’invention du taser, un ar-bale(s)trier, bref celui qui maniait l’arbalète…Car le mot complet est en effet arbalestre, puis arbalète en français moderne, c’est à dire, en utilisant le mot occitan: arcu-ballista: le projectile (envoyé par) un arc. On ne peut pas faire plus imagé en matière balistique.

Continuons donc de remonter les racines du Temps, et nous voici avec le ‘coeur’ de ballestre, qui est…’balle’, tout simplement. Ou ‘ballo’ en italien, qui signifiait donc tout ce qu’on lance: la ‘balle’ a alors le sens d’arme, et ce, pendant plusieurs siècles. Or, dans certains cas, cette balle va prendre une signification non pas guerrière mais ludique, pour devenir le mot que l’on connait: la ba-balle, ou le ballon, c’est bien un projectile, qu’il faut amener dans les filets du camp adverse, si possible sans coup de boule. Du coup, en gardant la notion de jeu, on va créer l’expression ‘jouer à la balle’, puis, au sens figuré, ‘se renvoyer la balle’ (vous suivez?).

C’est pour cela que, dans une situation où l’on compte des voix en alignant les bulletins à tour de rôle (en se renvoyant la balle), on peut se retrouver en…ballottage. Cà en jette, non?

Par contre, cette balestre n’a rien à voir avec une ‘balustrade’ (terme technique qui désigne une forme de…fruit, puis d’architecture), ni même avec le ‘ballast’, mot emprunté à l’anglais ‘bare-last’ pour désigner une charge (last) inutile (bare), autant dire de quoi stabiliser un navire ou une voie de chemin de fer sans que cela représente pour autant une marchandise (tout en pouvant être très utile sinon indispensable quand même!).

Mme Ballestrezzi a donc toutes les cartes en mains pour balancer le maximum de projectiles sur le crime organisé, d’autant qu’elle bénéficie de la protection d’une personnalité de poids: la Vierge Marie elle-même. La légende dit en effet que l’on doit son prénom de Mireille à l’auteur Frédéric Mistral (Who else?), qui en a fait le personnage central de son long poème (en) provençal. Comme le curé de son village lui demandait d’où venait ce prénom bizarre (en réalité hébreu!), Fredo aurait répondu: «Mais c’est le petit nom de Marie». Si le curé l’a cru, on ne va pas lui jeter la pierre pour autant, avec ou sans arbalète.


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