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Berger (Laurent)

De plus en plus présent dans les médias, le ‘petit-nouveau’ (2012) Secrétaire Général de la CFDT porte un patronyme qui a l’air transparent pour tout le monde, que vous l’écriviez avec un ‘r’ final ou bien Berget, Bergey, Bergez, ou même Bergeay; et encore Bergeat, Bergier, Bergeon, Bergerau ou…Bergeron! (1). Tout ça, c’est évidemment à l’origine une histoire de berger(s), mais selon les régions le sens peut être différent; sans oublier la version germanique, également présente dans notre pays, mais qui n’a vraiment rien à voir.

En fait, il y a plusieurs groupes dans ce troupeau de Berger: le plus connu (et le plus fréquent) vient du latin ‘berbex’, et désigne à l’époque dite ‘classique’ à Rome un…homme bête (comme un mouton?!). Le mot s’écrit d’ailleurs encore ‘vervex’ et, lors d’un grand rhume à la chute de l’Empire, il va devenir ‘bervex’ puis la forme finale. Et il désigne désormais une brebis (berbex > brebex > brebis, avec un effet-retour du b sur le v)…Bref, celui qui est chargé de ‘conserver’ les brebis (et les moutons, et les agneaux, et les béliers, puis tout le reste) devient alors par extension un ‘berbecarius’, un brebicaire qui dérape en ‘berger’ au début du 7ème siècle.

Bien qu’il ne broute pas lui-même, on devrait même appeler le bonhomme un ‘pâtre, celui qui fait ‘pâturer’ -forme contractée: paître- les brebis, qui elles paissent tranquillement si le berger ne les donne pas en pâture au loup (vous suivez?)…Simultanément, le mot savant qui désignait spécifiquement une ‘femelle-mouton’ est ‘ovis’, syllabe sur laquelle on formera la classe des brebis-moutons et compagnie, les ovins bien sûr.

Autre dérivé de cette ‘brebis’ multi-fonction, le lieu où l’on range les moutons va se dire…bergerie (et non pas moutonnerie, comme quoi, nos ancêtres étaient très attachés aux femelles, pour des raisons de reproduction). On va également débaptiser la ‘lavandière’, un oiseau de la famille des moineaux cette fois, aux plumes gris-bleu (lavande) et qui vivait près des points d’eau, pour la renommer ‘bergeronnette’, le volatile étant censé être la compagne de la bergère qui garde ses moutons.

Bergère, vous avez bergère? En voilà encore du ‘berbex’, pour désigner ce grand fauteuil de l’époque Louis XV, dans lequel vous vous asseyez peut-être au coin de la cheminée. Quel rapport? La couleur du mouton? Pas du tout. Sa laine dans le tissu? Encore moins. La forme de ses pattes? Toujours pas…On dit que c’est l’ouverture particulièrement large de son siège qui faisait prétendre qu’on pouvait s’y asseoir avec un mouton dans les bras (bien qu’on ait rarement vu des bergères assises sur une bergère en plein milieu des prés).

Au fait, savez-vous d’où vient vraiment ce son de ‘berbex’ chez les Romains? Il s’agit tout bêtement -si j’ose dire- d’une onomatopée, nos ancêtres ayant essayé d’imiter le cri de l’animal qui fait…’bêê(r)-bêê(x)’. Exactement (ou presque) comme on débaptisera plus tard le mâle ovin (nom de code: robin; ça se dit encore dans certaines campagnes) pour emprunter aux germains un ‘mutt-moutt’ qui deviendra mouton une fois châtré!

Quant à la version germaine des Berger (prononcez ‘bergueur’), elle vient évidemment de la racine germano-scandinave ‘berg’, qui a un rapport avec une montagne (ou moins, selon le terrain). L’homme-de-la-montagne peut donc s’appeler Berger (comme l’acteur Helmut), ou Bergmann (comme le réalisateur suédois Ingmar); et la femme-de-la-belle-montagne sera forcément Schoenberg (comme la journaliste Béatrice); sans oublier Charles-de-la-montagne-aux-tilleuls (lindt), soit…Lind(t)berg(h), etc…

Attention: la version proprement (et uniquement!) gasconne de certains Berger est issue en fait des Bergès, autrement dit Vergès (2)/Vergèze, c’est-à-dire des gens en rapport avec un verger (et non pas un berger). Mais finalement, Laurent a de quoi mener ses brebis au combat syndical, même si tous ne suivent pas comme des moutons…Encore que: un berger qui ferait paître ses moutons dans la montagne tout en récoltant les fruits de son verger, ce serait vraiment l’homme parfait. En tous cas étymologiquement.

(1) André, autre grand leader syndicaliste, Secrétaire Général FO, disparu en 2014.
(2) Voir alors le sujet sur Jacques (avocat, août 2013)


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