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Beulin (Xavier)

Plusieurs jours après sa disparition brutale, feu le président du principal syndicat professionnel agricole suscite encore hommages et reconnaissance, ainsi que quelques questions sur l’origine de son nom, spontanément orthographié Belin dans un certain nombre d’articles de presse, alors qu’il s’écrit comme ci-dessus. On peut comprendre l’équivoque, d’un point de vue sonore, d’autant qu’on ne fait plus guère (c’est-à-dire jamais) la distinction entre la prononciation be-lin ou ‘beueulin’, comme c’était le cas au(x) siècle(s) précédent(s). Peu importe, puisqu’en étymologie, c’est la phonétique qui compte…Eh bien, pour une fois, pas du tout!

Car Beulin n’est pas Belin, que l’on va éliminer tout de suite en commençant par tondre la laine -linguistique- sur le dos d’un ‘belin’, que certaines régions connaissent encore aujourd’hui dans leur patois comme le nom du…mouton. A l’origine, il s’agit d’une syllabe de provenance néerlandaise, importée par quelques envahisseurs du Nord munis d’une…cloche (c’est le sens prévis de ‘beulhe’, un nom qu’on dirait inventé pour elle, rien à voir donc avec le féminin de beau). Or, cette cloche est évidemment la plus importante de la vie sociale, non pas celle d’une église (pas très répandue à l’époque) mais celle du meneur d’un troupeau de bétail, le ‘beulier’ puis bélier!

De fait, celui qui porte la cloche autour du cou est forcément celui qui peut ‘beuler’, mot dont on va éclipser le ‘u’ en accent circonflexe pour faire ‘bêler’…Puis on va un peu oublier la cloche elle-même pour transférer le sens sur l’animal, lequel va devenir, dès le 12ème siècle, l’une des superstars des meilleures ventes de livres de l’époque le «Roman de Renart», le nom ‘propre’ du personnage-mouton, le Belin. Tout comme Ysengrin sera le loup, et…Renart le goupil, le nom du ‘rôle’ devenant alors plus courant que celui de la bête.

Mais revenons à nos moutons, si j’ose dire puisque notre Beulin ne doit rien à Panurge: cet autre patronyme, très distinct, est une variante de…Boulin, tout comme les Beulet (pour Boulet), les Beulier (pour Boulier) et autres Beulon (pour Boulon)*, tous ces mots étant issus d’une souche très ‘Centre-France’**. Pas de bol, pour plutôt si: la racine ‘bohl’ a été laissée chez nous au passage de tribus germaniques, pour lesquelles elle évoque l’idée de frère ou d’ami, parfois de compagnon ou de confident selon le contexte; mais le plus souvent, il s’agit évidemment de frère…d’armes. Il existera également un  »nom de personne » (sorte de prénom avant l’heure) en vieil-allemand sous la forme Bolo ou Bolos, à l’origine des famille Bole, Bolle, Bollon, Bolley, Bolleau et même Bolineau et Bolino (pour ceux qui sont nés au 20ème siècle, souvenir de soupe instantanée).

La forme la plus inattendue, et pourtant totalement fidèle à la famille, est la version longue de ‘bolle’ avec un suffixe typiquement flamand soit…Bollaert, que tous les supporters auront déjà identifié comme le nom du stade de Lens, en réalité Bollaert (directeur des Mines) -Delelis (ex-maire et ministre). En tous cas, pour une fois, on peut donc aller jusqu’à dire que, sous la présidence de M.Beulin, tous les ‘camarades’ étaient des frères; au moins étymologiquement.

(*) Pas de panique: Boulet n’a donc rien à voir avec un poids, ni Boulier avec un compteur à billes, ni Boulon avec un écrou, etc….
(**) Ca tombe bien; Xavier était de famille orléanaise, mais ça n’est peut-être qu’une coïncidence.


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