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Bocuse (Paul)

(actualisation d’une chronique de janvier 2018)

Hommage au ‘cuisinier du siècle’ ou au ‘pape de la cuisine’ comme l’a désigné un célèbre guide gastronomique français, Paul Bocuse, dont la souche est on ne peut plus lyonnaise: savez-vous que sa famille est installée depuis le…17è siècle à Collonges-au-Mont-d’Or, son village natal, à une quinzaine de kilomètres au nord de Lyon, où l’on est cuisinier de père en fils semble-t-il depuis cette époque! Néanmoins, il va falloir faire nous aussi un peu de cuisine étymologique pour (re)trouver l’origine de son nom, laquelle est parfois contestée car il y a beaucoup d’homonymes dans cette casserole linguistique.

Il existe en effet des BocuZe, des BocOUZe, BAUcuse, BaucuZe, ou encore BEAUcuze, ce qui nous fait une famille strictement identique d’un point de vue phonétique, et, même si l’orthographe varie légèrement, voilà qui nous donne la clé de l’énigme et la recette de cet assemblage. En effet, il semblerait bien que tous ces mots soient de même provenance, en l’occurrence le Rhône bien sûr, mais aussi l’Ain, le Doubs, le Gard, et même le Vaucluse si l’on descend un peu. Le ‘bo’- de la première syllabe est une réécriture, peut-être due au parler lyonnais -qui fut une véritable langue pendant longtemps- réécriture donc de…beau, ce qui nous rend le mot un peu plus familier.

Du coup, on se trouverait en présence d’un ‘beau-cuse’ (ne pas oublier de prononcer la fin du mot, contrairement aux habitudes lyonnaises). Reste donc à savoir ce qu’est un ou plutôt une cuse, un mot qui vient d’une très ancienne racine qui existait avant l’arrivée du latin dans la région, qui est ‘cosia’. Une cosia désigne une rivière de région montagneuse, ce qui expliquerait la souche initiale des Bocuse dans le Doubs et l’Ain, légèrement plus pentus que le Gard par exemple. En tous cas, voilà une explication qui coule de source.
D’autres écrits font état d’une racine occitane ‘cusa’ qui évoque une grotte ou une caverne. On garderait donc l’idée d’une belle grotte ou d’une belle caverne, pas au sens esthétique évidemment mais au sens de grande dimension (comme on dit c’est un beau morceau de viande, ou un beau terrain).

En tous cas, l’une ou l’autre de ces racines sont d’origine topographique, c’est à dire en rapport avec un détail du terrain, que ce soit la rivière qui descend de la montagne ou la caverne; on sait qu’elles sont à la base de quelques variantes comme les Cuzin (ou Cusin) que l’on trouve dans l’Isère, d’où la priorité à l’histoire du torrent des montagnes. Même si l’on ne connait pas de…Bocusin.

On résume: Bo-cuse vient d’une racine locale, qui signifie beau-torrent; mais, si l’on découpe le mot différemment, ou si l’on imagine une autre orthographe, on aurait pu se réjouir qu’un éventuel ‘Boccuse’ découle du mot latin ‘bocca’ qui veut dire…la bouche (*). Ce qui pour un grand gastronome eût été parfait, y compris étymologiquement!

(*) Par contre, c’est bien l’origine du nom de l’écrivain florentin du 14ème siècle Giovanni Boccacio (« Le Décaméron »). Manque de chance, le sens n’était pas celui d’un ‘bouffeur’ ou d’un glouton mais d’une personne affublée d’une grimace voire d’une malformation (‘mou de la bouche’)!


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