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Bourzat / Péchalat

C’est un programme artistique de style égyptien qui a permis aux patineurs français de décrocher une médaille de bronze aux Championnats du Monde en cours. Nathalie Péchalat et Fabien Bourzat reçoivent de fait un coup de projecteur médiatique appuyé; si nous en profitions pour éclairer en même temps l’étymologie de leurs patronymes respectifs, qui semblent rimer dans la même harmonie que leur chorégraphie sur glace?

Ces deux noms sont en effet -grosso modo- originaires d’une même région géographique, que l’on peut délimiter assez largement entre Lyonnais et Auvergne, avec une finale en -at caractéristique (dont l’exemple-type est ‘bougnat’), sans oublier quelques souches limousines; en tout cas, nous sommes dans le Centre-Est. Nathalie est forcément une belle sirène, et Fabien est destiné à une (ou des) médaille(s), puisque l’une a un rapport avec les poissons et l’autre avec la monnaie.

Bourzat est le terme le plus signifiant, linguistiquement parlant, puisqu’il peut avoir deux origines: la plus fréquente, comme les Bourzet, Bourset et autres Boursat, a un rapport avec le…boursier, lesquel, avant de devenir ‘celui qui reçoit de l’argent pour ses études, était tout simplement le métier de ‘celui qui fabriquait (et souvent, vendait) des bourses’. Une bourse, d’après le grec puis le latin ‘bursa’, c’est à l’origine une forme de cuir travaillé, une enveloppe informe puis un sac, et pas forcément si petit puisque l’un des sens pouvait s’appliquer à…une outre. Heureusement, on en fit des modèles réduits qui permirent de les accrocher à la ceinture puis de les mettre à la poche. Le boursier le plus risqué sera le porteur du diminutif Boursicot: à l’origine, c’est celui qui a de petites bourses, mais, dans la finance, l’idée de diminution s’appliquera non plus à l’argent lui-même mais à la quantité (minime) que joue sur les marchés un boursicoteur.

L’autre étymologie possible de Bourzat, surtout en Limousin, concerne une éventuelle déformation phonétique de Bourgeois, avec une sorte de zozotement (essayez, vous allez voir que le son est très proche); dans ce cas, le Bourzat serait donc le surnom d’un habitant du bourg, qu’il faut comprendre en quelque sorte comme le ‘centre ville’, par opposition aux quartiers périphériques ou aux hameaux d’un village. De fait, les ‘bourgeois’ -simples habitants du centre donc, à l’origine- sont devenus synonymes de socialement aisés et riches, car certains bourgs étaient exonérés de taxes (royales, entre autres), d’où le confort financier de ses citoyens.

Le Péchalat est plus simple à pécher, puisqu’il s’agit d’une autre forme de diminutif, construit sur la ‘péchale’, mot d’ancien-français lui-même formé sur ‘pescaille’. La pescaille évoque un petit poisson, ou une masse de petits poissons, exactement comme le fretin. Fretin, formé sur le frai (le fré, phonétiquement) dont il est déjà le diminutif, n’a donc pas besoin d’être renforcé par ‘menu’ dont on affuble toujours le fretin dans notre langue.

Et comme pour bourzat, l’idée de ‘petit’ (poisson) va également glisser vers ‘peu’ (de poissons). S’appeler Péchalat, c’est donc avoir deux étymologies possibles: soit, au sens propre, le surnom de quelqu’un qui ne ramenait qu’une pêche peu abondante; soit, au sens figuré, un sobriquet pour désigner une personne de peu d’importance, le fameux fretin qui ne saurait concerner Nathalie. On souhaite au contraire au couple de sportifs français de continuer à pêcher beaucoup de médailles pour les mettre dans ses bourses; ce serait dommage que cette histoire se termine en queue de poisson.


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