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Bygmalion

Bygmalion ou ‘big maillon’, celui qui enchaîne différents prévenus -dont un ancien Président de la République- dans une affaire d’escroquerie et de blanchiment d’argent? Le (jeu de) mot entre l’agence chargée des comptes de campagne et le célèbre personnage du dramaturge anglais George-Bernard Shaw n’a pas fini d’orner la Une des journaux à venir. Mais, au fait, qui était vraiment ce Pygmalion, et quel rapport -étymologique, bien sûr- pourrait-il y avoir avec l’histoire originelle?

Pour beaucoup, et probablement dans l’esprit des fondateurs de l’entreprise-conseil concernée, le terme de pygmalion, en tant que nom commun, fait allusion à un bienfaiteur, un guide ou un ‘coach’ comme le professeur Higgins, ce protecteur qui révèle au monde et à elle-même Elisa Doolittle, y compris dans l’adaptation sucrée qu’en a fait George Cukor au cinéma avec ‘My Fair Lady’. Or, la véritable créature du premier Pygmalion n’était pas si ‘fair’ que cela. Et son créateur encore moins…

Le bonhomme en question vivait en effet dans l’Antiquité; il s’agit d’un sculpteur qui habitait l’île de Chypre et dont la rigidité morale conduisit à s’attaquer aux prostituées jusqu’à exécrer tout ce qui pouvait avoir un rapport avec le sexe. Désormais célibataire (et impuissant, disent certains textes), il entreprend un jour de réaliser une statue féminine en ivoire devant laquelle il demeura sans défense en tombant follement amoureux de son oeuvre, une vierge…vierge à nulle autre pareille. La légende ajoute que, grâce à une dévotion particulière à Vénus (au hasard), la belle au bois tout blanc se mit à prendre vie sous ses baisers. Sans faire de (psych)analyse de bazar, on est franchement loin des leçons d’orthophonie gratuites pour une vendeuse de violettes…

Il n’empêche que ‘l’effet Pygmalion’ existe bel et bien en science de la psychologie, dans laquelle il définit (je cite) «une amélioration des performances d’un sujet en fonction du degré de croyance en sa réussite venant d’une autorité ou de son environnement. Le simple fait de croire en la réussite de quelqu’un améliore ainsi ses probabilités de succès»…Dans certains cas, cela s’appelle tout simplement la méthode Coué, peut-être pas suffisamment efficace dans le nouveau contexte actuel, mais sait-on jamais?

En tous cas, impossible de terminer sans creuser encore un peu plus sur le nom de ce Pygmalion chypriote, dont je ne peux pas vous assurer si c’était un petit ou un grand homme (physiquement parlant) mais il se peut que l’étymologie de son nom ait été influencée par l’adjectif grec ‘pygmaios’, qui signifie, à l’origine, ‘haut d’une coudée’ (pour ne pas dire pas plus haut que mon bras), autrement dit…petit comme un nain, ce qui donnera plus tard à certains l’idée d’utiliser le terme pour qualifier les…’pygmées’! Cette affaire ne serait-elle donc qu’une histoire de petites personnes ou simplement un scandale qui vole (bien) bas? Etymologiquement bien sûr.


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