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Calvin (Clémence)

Certain(e)s coureurs (-euses) de fond doivent-ils (elles) se ‘faire des cheveux’? Par ailleurs, l’adrénaline (et autres hormones) rend-elle chauve? Telle est la question posée en ce moment par une commission contre le dopage à l’une des représentantes nationales du marathon. La coïncidence -au moins linguistique- tombe au…poil, pour un patronyme fondé sur un surnom dû à une particularité physique…

En effet, à l’origine, Calvin est une forme non encore ‘vocalisée’ (le L ne s’est pas encore transformé en la voyelle U) de Cauvin, variante de la zone en langue d’Oc (le sud), ou Chauvin en langue d’oïl (au nord). L’une et l’autre sont issues de l’adjectif latin ‘calvus’ qui signifie chauve, ce qui donnera également d’un côté de la Loire les Chauvet (*), Chauveau, Chauvaud, Chauvaux et Chauvel; et de l’autre les Calvet, Calvé et donc Calvin.

Tout cela pour qualifier, à Rome comme à Romorantin, un ancêtre qui avait le cheveu rare. Pas besoin en effet de couper les cheveux en quatre pour constater la permanence de la…racine latine dans le mot générique qui qualifie la situation, la calv-itie! Et pourquoi un tel ‘succès’ pour de simples histoires de crâne dégarni? Tout simplement parce que, pour nos ancêtres, la couleur, la qualité, la longueur ou évidemment l’absence de garniture capillaire avait une grande importance.

Pensez d’ailleurs que le plus souvent, puisque le mot arrive du fin fond du Moyen-Age, il ne s’agissait pas forcément d’alopécie (l’affection qui désigne la chute des cheveux) mais de…rasage, le poil sur le caillou devenant alors un signe et même un symbole d’appartenance à un clan ou une tribu. A travers le monde et même dans certains milieux actuels, il s’agit presque toujours d’une manifestation de résistance ou de rébellion. Mais, à l’époque qui nous intéresse, c’était surtout la marque de la…tonsure, autrement dit l’entrée en religion (et, simultanément, dans une certaine classe sociale.)

D’un point de vue topographique, l’idée de crâne désolé peut également s’appliquer, par comparaison, à une colline inculte, rasée, ou à une montagne particulièrement rare en végétation, d’où certains lieux-dits La ou Les Chauvière(s)*.

Citons à l’occasion un ou deux ‘chauves’ très célèbres, dont un certain Jehan Cauvin, philosophe ‘suisse’ d’origine picarde et néanmoins théologien réformiste à l’origine d’un schisme religieux, qui fera faire pas mal de…cheveux blancs à l’Eglise catholique romaine en devenant pour toujours le très protestataire Calvin.

L’autre dont on doit être forcément très fier se nommait Nicolas Chauvin, et c’est en fait un personnage fictif d’une obscure comédie de boulevard des années 1900. La pièce avait pour titre « La cocarde tricolore » et racontait les tribulations d’un soldat des armées de Napoléon. Blessé au combat et amputé, il continuait à défendre vaillamment l’honneur de la patrie avec un tel acharnement que le peuple retint son nom pour en faire l’adjectif qui qualifie certains exaltés du drapeau national dans quelques stades. Et donc peut-être même à la course, au moins étymologiquement.

(*) voir à ce sujet les patronymes proches (Chauvet, la grotte) et d’autres anecdotes historiques en tapant ce nom dans le champ de recherche.


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