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Camus (Jean-Claude ou Albert…)

Ils sont deux, cette semaine, à prétendre aux feux de l’actualité: l’un se prénom Jean-Claude; ex-producteur des tournées de son ami de trente ans Johnny Halliday, il vient d’être condamné à verser une amende à l’ex-chirurgien esthétique du chanteur; je ne sais pas si le chèque sera assez long pour avoir une valeur littéraire, mais l’autre Camus (Albert) est lui, modestement, prix Nobel de littérature, pour une oeuvre où la révolte s’exprime dans l’absurde. Ce qui, finalement, peut également résumer l’oeuvre de notre Jojo national…Mais là n’est pas la question, qui est, cette semaine, de se mettre sur la piste étymologique de «Camus».

Il suffit d’avoir un peu de flair pour sentir d’où vient ce mot, un mot qui sent fort puisqu’il pointe le bout de son museau au 13è siècle, d’après le terme latin ‘musus’, qui signifie précisément…museau. Ainsi vont naitre les animaux au ‘museau pointu’, les mustélidés, dont les souris, rats, et autres mus-araignes, littéralement ‘souris-araignées’ ainsi nommées parce qu’on croyait dans l’Antiquité que la morsure des souris était aussi mortelle que celle des araignées…

Bref, ce museau animal va prendre le sens de ‘nez’ chez les humains, et le ‘mus’ va hériter d’un faux-nez sous la forme d’un préfixe à connotation péjorative, ca-. Ainsi nait le ‘ca-mus’, c’est à dire (celui qui a) le nez vilain, ce qui se traduit en Europe par ‘court et aplati’ (bonjour le futur colonialisme en Afrique). En attendant, nous sommes toujours dans les environs du Moyen-Age, et l’on invente un diminutif quasi-affectueux à Camus, avec le Camuset, mais aussi un autre terme doublement péjoratif, le ca-mus-ard, préfixe et suffixe se rajoutant à la racine pour boucher ce nez par tous les trous, comme eût dit Rabelais qui l’utilisa souvent dans ses livres.

On notera au passage quelques variantes du centre de la France, comme les Camuseau et Camusat, et, encore plus aplatis, les Camut et Camu de l’Est et de Belgique. Albert (l’auteur) ne risquait certes pas d’avoir davantage le nez épaté que ses voisins algériens (il est né à Alger, relisez «l’Etranger»), d’un père bordelais lui-même issu d’un ancêtre qui se croyait…alsacien. Or, étymologiquement, le camus ne peut s’accorder qu’avec des gens du sud; d’ailleurs, en attendant la commémoration du centenaire officile de sa naissance (1913), France 5 diffuse le mardi 7 novembre prochain une remarquable évocation dans laquelle Albert est joué par l’acteur Stephane Freiss, authentique ‘alsacien’ qui signifie ‘celui qui fait peur’. Pas étonnant, avec un nez pareil…


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Un commentaire au sujet de Camus (Jean-Claude ou Albert…)

  1. Je viens de découvrir votre site et je l’aime déjà beaucoup ! Bien rédigé avec beaucoup d’humour et surtout très intéressant ! Bonne continuation ! :) (un peu d’encouragements n’aura jamais fait de mal ! ;) )

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