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Canteloup (Nicolas)

C’est donc l’homme qui a su faire pleurer (de rire, rassurez-vous – ou regrettez-le, c’est selon) Marine Le Pen, à l’occasion de l’une de ses chroniques radiophoniques matinales. Ce patronyme très campagnard nous est désormais familier, surtout depuis que l’imitateur bordelais l’a porté sur toutes les scènes de l’hexagone; le seul ‘cante…’ que l’on connaissait jusqu’alors s’appelle Cantona, et il n’a rien du tout à voir avec cette racine, même si le barbu de Manchester possède un organe vocal tonitruant (on en reparle plus loin)…Pour l’instant, rien de bien compliqué apparemment: dans ‘canteloup’, il y a bien un ‘loup qui chante’, mais il est loin d’être tout seul…

Précisons tout de suite que ce chant du loup est à prendre au sens large: nos ancêtres, qui n’avaient pas spécialement envie de s’attarder dans la forêt à déterminer d’après les hauts de hurlements si le canidé était soprano ou baryton, désignaient sous le terme générique de ‘chanter’ tout ce qui faisait du bruit dans la nature, de l’écoulement des sources au cri des oiseaux ou de n’importe quel autre animal, la preuve: il est bien question ici du cri du loup, afin de signaler un endroit possiblement habité par le dragueur de Chaperon Rouge; il s’agit donc d’un toponyme, un (sur)nom de lieu parfois étonnamment pris dans son sens ironique, car on trouve plusieurs documents où la zone en question est plutôt déserte (ou inculte, une faute majeure pour les paysans), et donc simplement conseillée d’éviter, sans trop savoir si tanière il y avait vraiment(*)!

A défaut de se faire peur, on appréciait davantage le doux présage d’un Cantagrill (ou Cantegril, Cantegrit, parfois même Cantagric), soit le coin où chante le gril-lon bien sûr…En concurrence directe pour le bonheur, on trouvait les Cantelaude ou Cantalaude, de  »chante-l’alaude », nom médiéval de l’alouette; moins demandé était le Cantecocut, qui n’a rien à voir avec la phonétique de ce que vous pensez mais avec une déformation de Cantecoucou (mais il paraît que cela revient au même)…

Voilà pour un début de chorale, dont vous connaissez peur-être d’autres productions sonores d’après le verbe occitan ‘cantar’ (ou cantare en latin), soit chanter en version de langue d’oïl. C’est le cas typiquement des Cantat (comme le justement nommé Bernard, ex-soliste du groupe Noir Désir) ou des Cantalou (diminutif affectueux provençal)…Mais aucun rapport donc avec les Cantona, issus eux d’une autre racine occitane qui est ‘cant’, et qui définit un ‘coin’ (ou un angle, parfois un côté); du coup, les porteurs de ce nom ont très souvent un point commun avec le métier de ceux qui étaient chargés d’entretenir le coin (=les bords)…des chemins, les cantoniers! Bon, ça ne les empêche pas de chanter quand même en cassant les cailloux, sauf étymologiquement!

(*) Signalons au passage l’existence de formes ‘femelles’ telles Canteloube ou Cantaloube, orthographes locales de Cante-louve, dont il faut croire qu’elles chantaient sur un registre différent…


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