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Cosnefroy (Benoît)

On n’a pas tous les jours un champion du monde, même si il y a toujours cette impression que les catégories ‘Espoirs’, ‘Juniors’ ou encore récemment ‘Féminines’ suscitent moins d’intérêt et donc moins de couverture médiatiques. Mais les choses changent, et, à l’occasion d’une compétition en Norvège, on a vu apparaître en haut des palmarès cyclistes (‘des moins de 23 ans’, en plus) le nom de ce Manchois vraiment pas manchot, bien que l’un ou l’autre se dit…ou se disent (1)!

Il est souvent question ici de phonétique, c’est-à-dire le ou les sons qui vont permettre de trouver le sens initial d’un nom sans trop se casser la tête, l’hypothèse la plus simple étant souvent la meilleure…Eh bien, pour une fois, pas du tout, car impossible d’imaginer les raisons pour lesquelles un lointain ancêtre de Benoît aurait pu être qualifié par ses contemporains de ‘cône froid’ (2).

Il faut dire qu’il y a, en onomastique (la science des noms de famille) tant d’autres exemples où c’est le cas, un ‘cône froid’ pouvant, par moquerie ou autre, qualifier la pointe d’un nez tout bleu (écrasé?) ou un crâne pointu et dégarni (froid au sens figuré), quand ce n’est pas toute autre extrémité du corps que je ne peux pas décrire plus amplement ici…

Pas besoin donc d’aller chercher l’imagination de plus ou moins bon aloi des générations précédentes pour comprendre la formation d’un patronyme de souche typiquement manchoise (la très grande majorité des Cosnefroy sont issus de ce département normand ou limitrophes), et pourtant de formation totalement germanique: il s’agit de ce que l’on appelle une ‘forme régressive’, c’est-à-dire une sorte de ‘retour en arrière’, un ré-allongement d’un mot contracté, en l’occurrence le nom (de personne ou de lieu) Confroy.

Plus facile à comprendre que sa version courte, Cosnefroy est composé de cosne+froy (si, si!), soit deux mots qui nous viennent directement des langues nordiques du 6ème siècle après JC (je vous ai fait la moyenne); le premier est la racine ‘kuons’ ou ‘kons’ qui signifie hardi, brave ou courageux (rayez les mentions inutiles); le second ‘froy’ est une (grosse) déformation d’un mot got -comme Wisigot(h), Ostrogot(h), etc- qui est ‘frid’, la paix (3). L’attelage et éventuellement la fusion des deux ‘concepts’ servait donc à évoquer ou à nommer quelqu’un qui avait eu le (ou assez de) courage pour gagner la paix; ou assez de bravoure pour la maintenir, difficile d’être trop précis, mais on ressent assez bien le contenu de chaque mot.

Pour finir, difficile de passer tout près de ce ‘cosne’ en feignant d’ignorer un autre montage possible de ce terme avec l’adjectif ‘hard’, qui signifie toujours dur, fort ou puissant. Ce qui nous propulse les ‘cosne-hard’, simplifiés si j’ose dire en…Conard ou Connard en français, en première ligne des gens au courage inébranlable et non pas autre chose. Et quelles que soient les déformations plus ou moins intelligentes que peuvent éventuellement entendre les Cosnefroy, je suis sûr qu’ils trouveront maintenant toutes les qualités à leur nom, surtout étymologiquement.

(1) Manchot d’abord, et pendant longtemps; puis Manchois depuis le XXème siècle dit-on. Encore un petit coup du ‘politiquement correct’?

(2) Avec un ‘s’ transformé, très normalement, en accent circonflexe.

(3) Exactement comme dans le nom du spécialiste du bouillon Godefroy (god, dieu + froy/frid, la paix), ou comme dans Geoffroy (idem, même si le ‘d’ est tombé), prénom d’un évêque de…Coutances.


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