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Darrieux (Danielle)

Elle entre dans le club très fermé des rares actrices centenaires, après plus de quatre-vingts ans de carrière et une filmographie dont on peut difficilement faire un résumé mais que vous donneront tous les médias qui lui souhaitent un bon anniversaire…Il en est passé, de l’eau, sous les ponts de Bordeaux (sa ville natale) ce qui, d’un point de vue étymologique, n’a rien que de très normal, même s’il faut remonter encore un peu le courant pour arriver à la source de ses ancêtres, au propre comme au figuré.

D’un point de vue linguistique, Darrieux n’a rien de très compliqué: comme assez souvent avec les noms qui commencent par ‘de’, il faut tout de suite se poser la question d’une possible ‘aggglutination’ (un collage, si vous préférez) avec une préposition; et, effectivement, il s’agit bien ici d’un patronyme dont la forme initiale était  »d’arrieux », histoire de localiser la situation -donc la provenance- de la souche familiale…A l’autre bout du mot, il y a tout simplement un ‘x’ de pluriel; nous reste donc un ‘arrieu’ comme racine principale.

Difficile de trouver ça tel quel dans le répertoire ‘français’ de formation latine, et pourtant il s’agit bien d’un mot gascon qui découle (c’est le cas de le dire) du latin ‘rivus’ (*), qui deviendra ‘riuus’ puis, par métathèse (inversion) des voyelles, ‘ruis…seau’, autrement dit un petit cours d’eau, et même, à l’époque romaine, un simple filet de caniveau! C’est dire s’il faut remonter dans le temps et la vallée (des Pyrénées) pour trouver ces arrieux, eux-mêmes formés par la réunion de plusieurs ‘rieux’ (ou rious, en patois local), ce qui nous pose les aïeux de Danielle quelque part à proximité ou sur le bord ‘d’arrieux’, autant dire quelque chose comme les Delarivière, bien que le terme n’ait pas besoin de traduction ‘parisienne’ pour exister.

Car ils sont nombreux les affluents de ce ruisseau, à commencer évidemment par les Rieu, Riou, Arrieu, Arriou(x) et autres Larrieu (l’arrieu, comme d’arrieu), les Durieu(x) et les Des Rieux, mais surtout tous les composés que l’on peut assembler, comme les Rieu/Rioumajou (le ruisseau ‘majeur’, c’est-a-dire le bras le plus large) ou au contraire les Arrieubet/Arribet et Larribet (suffixe diminutif, le petit ruisseau); les Arriucau, le ruisseau creux, les Rieussec ou Darrieusecq, le ruisseau…sec (comme l’auteure Marie), les Darrieutort, le ruisseau ‘tordu’ (qui fait des méandres) et même les Darrieumerlou, trop facilement traduit par le ruisseau du merle (lequel?) mais plus sûrement le ruisseau de la merle (merlà, en gascon), autre nom de la boue ou de la fange, donc un ruisseau qui charrie déjà quelques alluvions; des ‘rius’ qui deviendront vite des grandes rivières comme les ‘rio’ hispaniques, lesquels seront plutôt ‘Grande’. Bref les Darrieux, un nom indispensable pour bien faire couler les choses, y compris étymologiquement!

(*) rivus, le ruisseau, et non pas la rive, qui, contrairement aux apparences, vient d’une racine tout à fait distincte qui est ‘ripa’. Allez comprendre…

ps: voir aussi la chronique sur le navigateur Vincent Riou (mot breton).


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